Dans l'affaire des "écoutes de Paul Bismuth", le parquet national financier a requis quatre ans de prison dont deux avec sursis contre Nicolas Sarkozy 1:19
  • Copié
Jean-Rémi Baudot avec Guillaume Biet, édité par Romain David
Alors que certains cadres des Républicains continuent de considérer Nicolas Sarkozy comme un possible recours pour un parti qui peine à se reconstruire depuis la défaite de 2017, une condamnation de l'ancien chef de l'Etat, lundi, dans l'affaire "des écoutes de Paul Bismuth" pourrait durablement entacher sa crédibilité politique.
DÉCRYPTAGE

Jugé en décembre dans l’affaire dite "des écoutes de Paul Bismuth", Nicolas Sarkozy va être fixé sur son sort ce lundi, par le tribunal judiciaire de Paris. Le parquet national financier a requis quatre ans de prison dont deux avec sursis à l'encontre de l'ancien président de la République. Mais l’enjeu de ce verdict est autant judiciaire que politique, car même retraité, Nicolas Sarkozy n'en reste pas moins une figure tutélaire à droite de l'échiquier politique. 

"Une icône" disqualifiée ?

Les barons de la droite aiment aller voir Nicolas Sarkozy, et même des ministres macronistes se pressent pour être reçus dans ses bureaux parisiens. Car pour l’heure, les affaires n’empêchent pas l’ancien chef de l’Etat de garder la main sur la droite. "Personne ne parle des affaires judicaires sur les marchés", explique un député LR. Certains aiment d’ailleurs encore à l’imaginer comme une valeur refuge chez des Républicains en mal de leaders. Une idée qui agace toutefois la jeune génération. "C’est une icône, pas forcément un candidat", tranche un cadre du parti.

Sarkozy, une figure encombrante ? Personne ne le dit ainsi, mais en coulisses, sans toutefois le souhaiter, certains échafaudent déjà des plans. Une possible condamnation de l’ancien chef de l’Etat pourrait rebattre les cartes à droite, car cela disqualifierait durablement Nicolas Sarkozy et marquerait la fin d’une époque.

Un agenda judiciaire chargé

D'après son entourage, Nicolas Sarkozy est satisfait d'avoir pu "s'exprimer pleinement" lors de son procès, dont les débats se sont terminés en décembre, et d'avoir démontré "la vacuité de l'accusation". Son avocate Jacqueline Laffont avait alors plaidé la relaxe, dénonçant un "désert de preuves". 

Mais Nicolas Sarkozy n’en a pas fini avec les prétoires. Quelle que soit la décision rendue lundi, l’ancien président de la République aura de nouveau rendez-vous au tribunal le 17 mars. Cette fois, il comparaitra dans l’affaire "Bygmalion", pour un second procès sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.