À Fessenheim, la CGT dénonce le "mépris" de Sébastien Lecornu

Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du Ministre de la transition écologique et solidaire, s'est rendu à Fessenheim samedi.
Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du Ministre de la transition écologique et solidaire, s'est rendu à Fessenheim samedi. © BERTRAND GUAY / AFP
  • Copié
Mélanie Nunès et M.B.
Le secrétaire d'État a effectué samedi matin une visite très discrète dans la centrale de Fessenheim, qui doit fermer dans les mois à venir. Mais selon les syndicats, il a esquivé les salariés.

Une visite discrète qui n'a pas plu à tout le monde. Le secrétaire d'Etat auprès du ministre écologique et solidaire, Sébastien Lecornu, s'est rendu samedi matin à la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, au terme d'un déplacement de trois jours consacré à la fermeture du site fin 2018 ou en 2019.

Il était attendu... la veille. Arrivé vers 8 heures, Sébastien Lecornu "a fait plusieurs étapes, notamment à la salle des machines et d'autres installations", accompagné du maire de Fessenheim, Claude Brender, de la présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, et du député (LR) de la circonscription, Raphaël Schellenberger, a indiqué son entourage. Mais le problème, c'est qu'il était plutôt attendu la veille. "[Vendredi] après-midi, à Fessenheim, on était 400 salariés à l'attendre à l'entrée du site", s'agace Laurent Raynaud, membre de la CGT, au micro d'Europe 1. "Au final, Sébastien Lecornu a renoncé à venir vers les salariés."

"Mépris vis-à-vis du salarié". De fait, en faisant une visite le samedi matin, "à un moment où, évidemment, pendant le week-end, il y a très peu de salariés" présent, Sébastien Lecornu s'est épargné un face-à-face potentiellement difficile sur le site qui emploie directement 850 personnes de chez EDF et 330 permanents d'entreprises prestataires. "Pour moi, cela montre qu'il y a un mépris vis à vis du salarié, un manque de courage de venir affronter droit dans les yeux un personnel qui va perdre son emploi, devoir aller travailler ailleurs, déplacer sa famille", tempête Laurent Raynaud. "C'est une frustration, [on a] le sentiment d'être laissés pour compte par rapport à ce projet de fermeture."

"Il n'y avait quasiment personne". Le maire de Fessenheim, Claude Brender, a d'ailleurs confirmé qu'il "n'y avait quasiment personne sur le site" samedi matin. Mais tout de même jugé "utile que [Sébastien Lecornu] vienne quand même pour se rendre compte de l'installation, que ce n'est pas une vieille installation. Elle est encore tout à fait en capacité de fonctionner de longues années". Située tout près de la frontière avec la Suisse et avec l'Allemagne, la centrale de Fessenheim a été mise en service en 1977. Elle comporte deux réacteurs à eau pressurisée d'une puissance de près de 900 mégawatts (MW) chacun qui produisent l'équivalent de 65% de l'électricité consommée en Alsace. Mais depuis de nombreuses années, les écologistes français, allemands et suisses dénoncent sa vétusté. Et sa fermeture fait partie des promesses d'Emmanuel Macron.