Valls, quand le ministre modèle trébuche

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Fabienne Cosnay et Caroline Roux , modifié à
EDITO - Pour la première fois, le locataire de la place Beauvau se retrouve fragilisé.

Haro à droite. Jusqu'ici, tout allait bien pour Manuel Valls. Très bien même. Une cote de popularité au zénith. Les compliments du président. "Manuel Valls fait du bon travail. Reconnu comme tel par l’opinion publique", confiait François Hollande dans Paris-Match la semaine dernière. Même dans l'opposition, certains membres de l'UMP n'hésitaient pas à attribuer des bons points au locataire de la place Beauvau. Ce temps-là est révolu. Le ministre de l'Intérieur est dans le collimateur de l'opposition qui l'accuse d'"amateurisme" et d"'inertie" face aux casseurs ayant terni la fête du PSG au Trocadéro, lors de la remise du trophée de champion de France au club parisien.

Fragilisé pour la première fois. Ministre le plus populaire du gouvernement, Manuel Valls se retrouve aujourd'hui fragilisé. "C’est l’élève modèle qui trébuche. Pour la première fois, son nom est associé à un échec. On le regarde comme un ministre qui, au pire, n’a pas anticipé, au mieux, s’est mal entouré", analyse l'éditorialiste politique d'Europe 1, Caroline Roux.

L'ordre et le désordre. Le locataire de la place Beauvau, garant de l'ordre, est celui vers lequel les regards se tournent aujourd'hui après les images de désordre diffusées en boucle, mardi soir. "Le réel est dans le poste", aimait dire le conseiller en communication politique Jacques Pilhan à François Mitterrand. "Cette fois-ci, le réel, c’est la violence au cœur de Paris qui fait oublier la communication du ministre sur les résultats des zones de sécurité prioritaires", souligne Caroline Roux.  

L'Elysée le soutient. A l’Elysée, on cherche à protéger Manuel Valls, en rappelant "qu’il n’a pas inventé le hooliganisme, et que s’il y a faute, elle n’est pas démontrée". Surtout, François Hollande a passé le message suivant à l'opposition. Avant de condamner le locataire de la place Beauvau, l'UMP ferait mieux de condamner les casseurs. "Le président de la République est revenu sur ce sujet en rappelant que les premiers responsables des débordements de lundi soir, ce sont les casseurs eux-mêmes" et qu'"il ne faut pas se tromper de responsabilité", a indiqué Najat Vallaud-Belkacem, lors du compte rendu du Conseil des ministres.