Valls favorable à de nouvelles compétences pour les régions

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Louis Hausalter , modifié à
REFORME TERRITORIALE - Face au Sénat, le Premier ministre s'est prononcé pour la carte à 13 régions votée par l'Assemblée nationale.

Il était attendu au tournant. Manuel Valls a pris la parole mardi, devant le Sénat, sur le sujet délicat de la réforme territoriale, examiné en deuxième lecture par la chambre haute cette semaine. S'il a affirmé être à l'écoute des élus, le Premier ministre n'a pas infléchi son discours sur le fond : il s'est prononcé pour la carte à 13 régions votée par l'Assemblée nationale, alors que les sénateurs sont plutôt favorables à 15 régions.

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"Tenir compte des spécificités locales". Accueilli plutôt fraîchement par un Sénat qui avait rejeté la réforme territoriale en première lecture, et dont la majorité est revenue à droite fin septembre, Manuel Valls s'est employé à donner des gages aux élus. "Je veux que nous soyons pragmatiques et que nous faisions confiance aux acteurs locaux", a-t-il insisté, martelant que "la carte administrative doit tenir compte des spécificités locales". "Nous ne serons pas d'accord sur tout, mais toutes vos propositions seront examinées", a-t-il garanti aux sénateurs.

Valls veut 13 régions. Pour autant, le locataire de Matignon est resté ferme sur le futur découpage des régions. La semaine dernière, une commission du Sénat avait redessiné la carte de 13 régions adoptée en juillet par les députés, lui préférant 15 régions. Les sénateurs ont notamment recalé la fusion de l'Alsace avec les régions Lorraine et Champagne-Ardenne. Mais Manuel Valls reste, lui, attaché à une France à 13 grandes régions. "Nous avons besoin de clarté et, à mon sens, la carte votée à l'Assemblée nationale a ce mérite", a-t-il déclaré.

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Vers de nouveaux transferts de compétences ? Le Premier ministre s'est aussi dit "favorable" à de "nouveaux transferts de compétences" de l'Etat vers les régions en matière de développement économique et d'accompagnement vers l'emploi. "Les régions devront disposer de leviers puissants, stratégiques", a insisté Manuel Valls, qui veut "des territoires plus forts capables de préparer l'avenir".

Les départements dans le flou. Manuel Valls s'est en revanche montré beaucoup plus flou sur la réforme des départements, prévue à l'horizon 2021. Le chef du gouvernement a confirmé que les prochaines élections départementales se tiendraient les 22 et 29 mars 2015. Mais, alors qu'il a récemment promis aux radicaux de gauche le maintien de la moitié des départements ruraux, il n'a pas donné plus de précisions sur ce redécoupage mardi, se bornant à parler d'"adapter les organisations à la diversité des situations".

"Le premier objectif de cette réforme, c'est de renforcer tous les territoires", a martelé Manuel Valls, "mais tout en veillant à ce que les territoires fragilisés ne soient ni abandonnés à leur sort, ni privés de chances de développement". Une réforme qui sera scrutée de près par des sénateurs. "Je tiens compte de ce que les élus locaux disent, je tiendrai compte de ce que le Sénat dira", leur a assuré le Premier ministre, qui souhaite "aboutir à une réforme juste, efficace et intelligente". Pas sûr que le Sénat ait de ces termes la même conception que lui.