Un sommet à double tranchant pour Sarkozy

A trois mois de la présidentielle, les syndicats et le patronat se retrouvent mercredi à l'Elysée autour de Nicolas Sarkozy pour un sommet "de crise".
A trois mois de la présidentielle, les syndicats et le patronat se retrouvent mercredi à l'Elysée autour de Nicolas Sarkozy pour un sommet "de crise". © REUTERS
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avec Alexandre Kara , modifié à
A trois mois de la présidentielle, il réunit syndicats et patronat à l'Elysée pour un sommet "de crise".

Sondages en berne, chômage à niveau record, perte du triple A…c’est un sommet social en forme de va-tout qui se tient mercredi pour Nicolas Sarkozy. Dans l’entourage du chef de l’Etat, certains n’hésitent pas à qualifier ce sommet de "quitte ou double". Un coup de poker du président de la République qui répond toutefois à une stratégie mûrement réfléchie.

Remobiliser son électorat

La transformation du sommet social en un forum pour ébaucher des réformes structurelles a d’ores et déjà été dénoncée par les syndicats. Mais en leur imposant son calendrier, le chef de l’Etat a d’une certaine manière envoyé un signal à son socle électoral traditionnel : rappeler que dans la "maison France", il n’y a qu’un seul patron, Nicolas Sarkozy. L’enjeu de ce sommet est donc aussi de remobiliser la droite classique, condition sine qua non selon les conseillers présidentiels, pour éviter un "21 avril à l’envers".

L’autre pari de Nicolas Sarkozy est dans la communication : prendre des mesures difficiles pour démontrer qu’il est le seul à avoir le courage d’affronter l’impopularité découlant de celles-ci. Encore une manière de cliver et de disqualifier ses adversaires, accusés au mieux de mollesse, au pire d’incompétence.

Mais à moins de 100 jours de la présidentielle, attention à l’effet boomerang. Au moindre faux pas, la chute n’en sera que plus dure.