Il y a fort à parier que le gouvernement Ayrault II sera un copier-coller du Ayrault I. Avant d'entrer dans le vif des sujets économiques, l'exécutif va procéder jeudi à un mini-remaniement pour compléter l'équipe gouvernementale de quelques maroquins. Mais après le "grand chelem" ministériel aux législatives, peu de surprises sont attendues.
Tous élus ou réélus, les 24 des 34 ministres du gouvernement qui briguaient un poste de député ont, en effet, rempli la condition de victoire imposée par le Premier ministre pour prolonger leur bail dans son équipe. Nul besoin donc de leur trouver de remplaçant.
Un ajustement minimal
Au final, le remodelage de l'équipe, qui restera paritaire, pourrait ne concerner que "deux noms", confie même une source gouvernementale. Une dose homéopathique.
On évoquait ainsi, au PS, la possibilité de pourvoir attribuer deux portefeuilles, celui du commerce extérieur et de la formation professionnelle.
Pour le reste, les résultats des élections n'obligent l'exécutif à aucun subtil dosage, le PS disposant à lui-seul d’une majorité absolue à l’Assemblée.
Toutefois, selon le souhait de François Hollande, le remaniement pourrait être l'occasion de faire une place à d'autres composantes que les écologistes d'EELV et les radicaux de gauche, déjà représentés. Les membres du Front de gauche ayant refusé de participer au gouvernement, Robert Hue, passé du PCF au Mouvement unitaire progressiste (MUP), membre de la majorité présidentielle, semble incarner un bon compromis.
Robert Hue au gouvernement ?
En écho à la fameuse "ouverture" de Nicolas Sarkozy en 2007, des socialistes, comme le sénateur PS François Rebsamen, ont aussi suggéré d'enrôler d'autres forces au gouvernement, comme le MoDem. Battu dimanche dans les Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou ne devrait pas en être, mais des membres de sa formation, tel que l'ancien écologiste Jean-Luc Benhamias, ne diraient pas non.
Enfin, le remaniement pourrait être l’occasion de corriger certains problèmes déjà apparus dans l'actuelle équipe Ayrault. La ministre déléguée à la Justice, Delphine Batho, s'accommoderait ainsi très mal de la tutelle de la Garde des Sceaux Christiane Taubira. La ministre déléguée à la Francophonie et aux Français de l'étranger, Yamina Benguigui, est elle l'objet de critiques de certains de ses collègues.
Question timing, la composition du second gouvernement de Jean-Marc Ayrault ne devrait pas être rendue publique avant le retour en France, jeudi, de François Hollande qui, après le G20, doit passer la journée de mercredi au Brésil pour le sommet Rio+20. Le premier Conseil des ministres de la nouvelle équipe devrait, lui, se tenir vendredi.