Transition énergétique : comment les élus UMP bloquent le débat

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OBSTRUCTION - Le projet de loi est en débat à l'Assemblée nationale depuis presque une semaine. Et l'article 1 n'a toujours pas été voté...

L'INFO. Depuis lundi, le projet de loi sur la transition énergétique, porté par Ségolène Royal, est débattu à l'Assemblée nationale. Et après quatre jours d'intenses discussions, l'article 1 n'a toujours pas été voté. En cause, d'après les élus de la majorité : l'obstruction parlementaire de l'opposition, qui multiplie les amendements. Quelque 350 ont en effet été déposés autour de ce seul article alors que le projet de loi compte 64 articles et près de 2.500 amendements.

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Julien Aubert 640

Dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 1 heure du matin, les débats ont été suspendus alors qu'il restait encore une quarantaine d'amendements à examiner. Comme la journée de jeudi est réservée à l'examen de deux propositions de loi de l'UMP dans une "niche parlementaire", le débat sur la transition énergétique ne reprendra donc que vendredi. Et puisque les élus UMP ont d'ores et déjà épuisé leur temps de parole, vendredi sera "un jour de monologue", a souligné le principal orateur de l'UMP Julien Aubert (photo). Pour le député du Vaucluse - qui a fait l'actualité cette semaine en étant sanctionné financièrement par la présidence de l'Assemblée nationale - le principal groupe d'opposition étant "privé de facto de temps de parole", il ne participera plus aux discussions en première lecture pour "protester contre les conditions inacceptables d'examen".

Une attitude "regrettable" pour Royal. Une posture qui agace considérablement les députés de la majorité, à commencer par les écologistes :

 

Les socialistes sont également remontés contre la manœuvre de l'opposition. "Depuis le début, vous êtes délibérément dans la chronique d'un départ annoncé, vous cherchez une raison de ne pas voter ce texte bon pour l'environnement, l'emploi, le pouvoir d'achat et faites de l'obstruction", a lancé le socialiste Christophe Bouillon. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a lancé aux élus UMP qu'elle trouvait "regrettable" leur tactique d'obstruction pour "rejoindre dès ce soir vos circonscriptions".

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Le nucléaire, nœud du problème. Cet article fixe cinq objectifs chiffrés, notamment la diminution de moitié de la consommation énergétique en 2050 par rapport à 2012. Le gouvernement y a ajout,é via un amendement, un objectif intermédiaire de réduction de 20% de la consommation à partir de 2030, en ligne avec le paquet européen énergie-climat 2030 au menu du sommet européen des 23 et 24 octobre. L'UMP a essentiellement critiqué la réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% en 2025, parlant d'un objectif "irréaliste", issu d'un "compromis" électoral des socialistes avec les écologistes et promettant d'avoir un "impact terrible sur l'économie" et sur l'emploi. Le vote solennel aura lieu le 14 octobre.