Taubira : " des faits mafieux" en Corse

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La ministre de la Justice, invitée de l'émission PolitiqueS fait le lien entre "affairisme" et "criminalité organisée".

De retour de Corse après l'assassinat de Jacques Nacer, Christiane Taubira, la ministre de la Justice et garde des Sceaux, invitée de l'émission PolitiqueS de Serge Moati sur LCP, en partenariat avec Europe 1 et Dailymotion, s'est exprimée pour la première fois sur les mesures spécifiques prévues par son ministère. "Je revalorise les postes [de juge d'instruction et de magistrats] pour ne pas envoyer en Corse des sortis d’école". Les effectifs dans la justice, mais aussi le nombre de policiers, seront "augmentés", a-t-elle affirmé, sans pour autant citer de chiffres précis.
 
 Sur les faits, et notamment les 17 assassinats qui ont secoué l'île en un an, la ministre s'est félicitée que les chiffres étaient malgré tout "en baisse" par rapport à ceux de 2010 et de 2011. "Il y a des pratiques, des usages, des faits qui peuvent être caractérisés comme mafieux, je l'assume en tant que tel", a-t-elle déclaré, expliquant que "pour combattre le crime, il faut commencer par assécher les avantages du crime" en saisissant les avoirs criminels par exemple.

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Citant les secteurs du tourisme et du bâtiment, la ministre a pointé le lien entre ces milieux d'argent et la criminalité en Corse: "Il y a une réelle porosité entre l'affairisme et la criminalité organisée". "Dans une dizaine de jours, nous retournerons en Corse", a-t-elle annoncé. Jugeant qu'il fallait agir efficacement pour éradiquer ces fléaux, elle s'est faite la porte-parole des inquiétudes des habitants: "les Corses se demandent quand cela cessera".

Interrogée sur les prisons, et partant du constat qu'il y avait "au minimum 146% de surpopulation carcérale", la garde des Sceaux a mis en cause très sévèrement le bilan et la responsabilité de la droite: "La surpopulation carcérale est un facteur de récidive. Les politiques désordonnées de la droite ont abouti à cette surpopulation carcérale, donc à aggraver les risques de récidive." Et de continuer: "[C'est] la faute à un quinquennat avec trente lois pénales en cinq ans, une accumulation de mesures y compris contradictoires, un engorgement des juridictions, une complexification du travail du juge, et des procédures qui ont ralenti le traitement d'un certain nombre d'affaires".