Sarkozy a inauguré une base militaire française à Abou Dhabi

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président Nicolas Sarkozy a inauguré mardi une base militaire permanente de la France aux Emirats arabes unis, symbole de sa volonté de participer à la stabilité d'une région stratégique agitée par les tensions autour du programme nucléaire iranien.

Le chef de l'Etat a inauguré mardi une base militaire française, au lendemain de son arrivée à Abou Dhabi. Cette base illustre la relation privilégiée nouée par Paris avec le richissime émirat pétrolier du Golfe. La cérémonie a été marquée par la levée des couleurs française et émiratie et s'est déroulée en présence du vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur des Emirats, cheikh Seïf ben Zayed Al-Nahyane.

Baptisé "Camp de la paix", ce nouveau quartier doit héberger à terme 400 à 500 soldats sur trois sites, une base navale et de soutien logistique dans le port d'Abou Dhabi une base aérienne où stationnera un détachement de trois avions de combat et un camp d'entraînement. Dans un entretien à paraître dans la revue Diplomatie, Nicolas Sarkozy a justifié l'ouverture de cette première base permanente à l'étranger par sa volonté de "participer pleinement à la stabilité de cette région essentielle pour l'équilibre du monde". Près de 40% de la production pétrolière mondiale transitent dans la région.

Quelques voix se sont déjà élevées contre ce déploiement. A son annonce en janvier 2008, le président du MoDem François Bayrou avait dénoncé un "changement très grave" de la politique de la France dans le Golfe, redoutant qu'elle puisse être ainsi "entraînée malgré elle dans un conflit".

Dans la foulée, la France et les Emirats ont renouvelé mardi leur accord de défense datant de 1995. Le nouveau document prévoit "que nous décidions en commun des réponses spécifiques et adaptées, y compris militaires, lorsque la sécurité, la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance des Emirats sont affectées", a affirmé Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'Etat français a également profité de sa visite pour faire la promotion du consortium français composé d'Areva, GDF-Suez, Total et EDF, en compétition serrée pour la fourniture de réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Ce contrat, qui concerne "plus de deux" réacteurs EPR pour un montant compris "entre 25 et 50 milliards d'euros" selon l'Elysée, devrait être attribué par les Emiratis à la mi-septembre.

Autre marché visé par la France, celui du remplacement des Mirage 2000 de l'armée de l'air émiratie par une soixantaine de Rafale, le nouveau chasseur de Dassault jusque-là invendu à l'exportation. Le ministre des Affaires étrangères des Emirats, cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a fait état mardi de "progrès" sur ce dossier. Nicolas Sarkozy, qui n'a pas caché sa volonté de faire aussi de la base française un vitrine de la technologie militaire tricolore, a conclu sa courte visite à Abou Dhabi mardi après-midi par une démonstration du Rafale sur la nouvelle emprise française de la base aérienne émiratie d'Al-Dhafra.