Pour Sarkozy, le PS veut détruire la filière nucléaire

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avec AFP , modifié à
L’accord PS-EELV provoquerait "un mouvement massif de délocalisation", a dit le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy a fait du nucléaire son dossier prioritaire, espérant profiter des récentes dissensions entre socialistes et écologistes, dont l’accord prévoit de réduire la part du nucléaire en France. En visite dans le Vaucluse et la Drôme, le chef de l'Etat a souligné le risque "d’un mouvement massif de délocalisation" et accusé la gauche de vouloir "la destruction de la filière nucléaire".

"Absolument nécessaire pour la compétitivité"

"Augmenter le prix de l'énergie que paient les usines, c'est prendre le risque d'un mouvement massif de délocalisation", a souligné le président de la République devant des salariés d'une usine Isover Saint-Gobain d'Orange, dans le Vaucluse., qui fabrique de la laine de verre isolante, très forte consommatrice d'électricité.

"Grâce (au nucléaire), les Français, vous-mêmes, vous payez l'électricité deux fois moins cher que les Allemands. Pour une usine comme la vôtre, l'accès à une énergie peu chère, c'est absolument nécessaire pour la compétitivité de vos produits", a-t-il ajouté.

Le nucléaire érigé en "consensus politique de 65 ans"

"Mettre en cause la filière nucléaire, c'est mettre en cause la pérennité des usines dans le secteur électro-intensif (...), on ne peut pas dire 'je défends l'industrie' et 'je remets en cause la filière nucléaire'", a encore taclé Nicolas Sarkozy.

Et le président de la République de poursuivre : "on n'a pas le droit de rompre un consensus politique de soixante-cinq ans au risque de détruire les emplois de l'industrie française, c'est une folie quand l'intérêt national est à ce point mis en cause, ma responsabilité c'est de dire ‘on n'a pas le droit’".

Le PS synonyme de "destruction de la filière"

Nicolas Sarkozy s'est ensuite montré plus explicite et a attaqué la gauche frontalement. Avec l'accord entre le PS et les écologistes, "il ne s'agit nullement d'engager une simple réflexion sur la diversification de notre production d'énergie nucléaire mais bien de préparer, purement et simplement, une sortie de la France du nucléaire", a estimé le chef de l'Etat.

"Comment considérer autrement la proposition de fermer 24 réacteurs et de s'interdire d'en construire de nouveaux, si ce n'est la destruction de la filière", a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy intervient dans le cadre d’une journée entièrement consacrée au nucléaire : après sa visite d'usine à Orange, il doit se rendre à la centrale nucléaire du Tricastin puis sur le site de l'usine d'enrichissement d'uranium d'Areva à Pierrelatte, dans la Drôme.