Pakistan : 17e jour d'affrontements à la Mosquée Rouge

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La situation se durcit aux abords de la mosquée Rouge d'Islamabad au Pakistan, où sont toujours retranchés des étudiants fondamentalistes préférant, selon leur chef, le martyre à la reddition. Un premier bilan fait état d'une vingtaine de morts. Le président Pervez Musharaf a lancé hier aux islamistes un appel à la reddition.

La situation est de plus en plus tendue au Pakistan. Les forces de sécurité pakistanaises ont resserré leur étau dans la nuit de samedi à dimanche sur la Mosquée rouge d'Islamabad, le président Pervez Musharraf ne laissant le choix aux islamistes radicaux encerclés qu'entre "la reddition et la mort". Plusieurs centaines de soldats encerclent le complexe fortifié comprenant le Lal Masjid (Mosquée rouge) et une madrassa (école coranique) pour jeunes filles, dans un quartier huppé de la capitale, où des affrontements entre étudiants en religion armés et forces de sécurité ont commencé mardi, après plusieurs mois de tension.Des coups de feu ont éclaté peu après 01h00 du matin dimanche. Des auxiliaires de l'armée ont déclenché un tir de barrage pour couvrir des commandos qui progressaient en direction de la mosquée, a déclaré un responsable des services de renseignement, sous le sceau de l'anonymat. Plusieurs fortes explosions ont été entendues une vingtaine de minutes plus tard, les commandos faisant semble-t-il sauter certaines parties du mur d'enceinte."Notre stratégie consiste à abattre les murs ou à ouvrir des brèves dedans pour permettre aux femmes et aux enfants retenues en otages dans la mosquée de s'échapper", a déclaré un autre responsable de la sécurité. Le bilan des morts s'est alourdi samedi à au moins 20, avec la mort d'un auxiliaire de l'armée. Mais selon le dignitaire qui dirige le mouvement de type taliban retranché dans la mosquée, Abdul Rashid Ghazi, autour de 80 personnes ont péri à l'intérieur du complexe. Le gouvernement rejette un tel bilan.Selon les autorités, 50 à 60 extrémistes armés dirigeraient les combats à l'intérieur de l'édifice. "S'ils ne se rendent pas, je le dis ici, ils seront tués", a déclaré Musharraf. "Nous avons fait preuve d'une grande patience parce que nous ne voulons pas que des gens meurent. Nous aurions pu agir, mais il y a des femmes et des enfants" à l'intérieur de la mosquée, a-t-il ajouté. Des responsables politico-religieux qui devaient se rendre à l'intérieur du bâtiment encerclé souhaitaient convaincre le dignitaire islamiste Abdul Ghazi de laisser sortir les plus jeunes étudiants. Les cinq membres de la délégation ont reproché aux forces de l'ordre d'avoir ouvert le feu samedi matin alors que Ghazi leur avait autorisé l'accès au bâtiment.Ghazi, considéré comme le chef d'un mouvement proche des taliban, dément détenir des femmes et des enfants comme boucliers humains et a réaffirmé samedi sa volonté de mourir en "martyr" plutôt que de se rendre sans condition.L'homme fort de la Mosquée rouge assure que ses partisans et lui sont prêts à déposer les armes mais qu'ils n'accepteront jamais d'être arrêtés.