Otages d'Arlit: quand Le Pen rétropédale

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et Aurélie Herbemont , modifié à
ZOOM - Fait rare, la patronne du FN est revenue sur ses propos après avoir déclenché une polémique.

 Contexte. Jeudi matin sur Europe 1, Marine Le Pen a expliqué avoir ressenti "un malaise" en voyant les otages d'Arlit libérés, laissant entendre qu’ils auraient pu être "islamisés" lors de leurs années de détention. Ce qui a provoqué un véritable tollé dans la classe politique et obligé la patronne du Front national à vite rétropédaler et évoquer "une maladresse". Et c’est plutôt inédit.

Sa toute première fois. "Marine Le Pen qui rétropédale après avoir déclenché une polémique, c’est la première fois que cela lui arrive", reconnaît un de ses proches auprès d’Europe 1. Rien de tel quand la présidente du parti d’extrême droite avait assimilé les prières de rue à "une occupation", fin 2010, ou encore quand elle avait préconisé l'interdiction totale du voile et de la kippa dans l'espace public, y compris dans la rue, en septembre 2012. Mais cette fois, peu de temps après sa sortie sur notre antenne, Marine Le Pen a choisi une stratégie différente.

Changement de message. Elle assure ainsi, sur RTL, s’être exprimée "de manière maladroite". Et pour s’assurer que son message sera bien entendu, elle a même envoyé un communiqué de presse dans lequel elle explique avoir voulu poser le problème de l’instrumentalisation politique des libérations d’otages par les gouvernants. Florian Philippot, son omniprésent conseiller, est dépêché un peu partout pour relayer la nouvelle parole frontiste. Pourtant, sur Europe 1, jamais Marine Le Pen n’a émis cette idée d’instrumentalisation.

"Elle s’est juste mal exprimée". "Elle a fait état de ses impressions, et ce n’était pas adéquat", admet un dirigeant frontiste. Dans son entourage, on tente de minimiser cette séquence médiatique ratée par la patronne. "Elle s’est juste mal exprimée et elle s’est vite rendue compte que son angle d’attaque était surprenant à l’heure de la compassion", glisse un de ses proches, d’où ce rétropédalage quelques instants plus tard, même si son équipe préfère parler "d’explications". Mais dans la classe politique, on estime que cette sortie de Marine Le Pen met à mal de sa stratégie de dédiabolisation.