Nicolas Sarkozy plaide pour un Etat fort

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy a plaidé mardi soir pour un Etat protecteur, mais rénové. En meeting à Cormeilles-en-Parisis, en banlieue parisienne, le candidat UMP à l'élection présidentielle s'en est pris à une politique européenne qui laisse, selon lui, les pays de l'Union ouvert à tous les vents de la mondialisation.

Nicolas Sarkozy tenait un meeting mardi soir dans un gymnase de Cormeilles-en-Parisis, une banlieue pavillonnaire et une ville voisine d'Argenteuil la populaire où il a reçu un accueil houleux en 2005 et il hésite d'ailleurs encore y à retourner. Au moment où la crise d'Airbus pose de nouveau la question du rôle de l'Etat, le thème autour duquel il choisit de décliner ses propositions lors de ses meetings était tout trouvé. "Ce que je propose aux Français, c'est une certaine idée de l'Etat", a déclaré Nicolas Sarkozy devant 1.500 personnes. "Je n'accepte pas l'idée que l'Etat ne peut plus rien faire. Je n'accepte pas l'idée d'un Etat qui devrait s'excuser de vouloir agir. Je vous propose de refonder l'Etat, je vous propose de lui rendre son autorité, sa volonté, sa dignité." Quoi que fasse l'Europe, l'Etat a un "devoir de protection", même s'il "ne peut pas protéger aujourd'hui" comme il le faisait dans les années 1950-60-70, a déclaré Nicolas Sarkozy. Certes, a-t-il dit, l'Etat est devenu aujourd'hui un "facteur de blocage", "étouffé par sa bureaucratie et sa dette". Mais on ne résoudra pas la crise de l'Etat "en abaissant l'Etat" et en "organisant l'Etat minimum", a-t-il poursuivi. Le ministre de l'Intérieur a promis de "combattre l'impuissance publique" et de restaurer l'autorité de l'Etat : "Ils nous faut reconstruire un Etat qui protège pour conjurer l'angoisse qui paralyse tant de Français. On n'est pas incité à l'audace, on n'est pas incité à prendre des risques quand on vit avec la peur au ventre." Il a récusé "étatisme" et "dirigisme" mais pour mieux se lancer dans une véritable ode à l'Etat engagé dans une "lutte éternelle" contre les "féodalités" et les "privilèges". Le candidat UMP à la présidentielle a également dénoncé une politique qui conduit à la "surévaluation de l'euro" et plaidé pour son abandon. "Je veux que la monnaie soit mise au service de la croissance et de l'emploi", a-t-il déclaré. "On n'a pas fait l'euro pour aller construire des avions aux Etats-Unis mais pour garder une industrie aéronautique française et européenne." "Je proposerai à nos partenaires européens, si je suis élu, que la politique de surévaluation de l'euro, qui accélère la désindustrialisation de l'Europe, soit abandonnée." Et de conclure par un portrait en creux du président qu'il promet d'être : "Il y a deux catégories de responsables politiques, ceux qui se sentent une obligation de résultat et ceux qui s'estiment quittes, quel que soit le résultat, dès lors qu'ils ont essayé. Ce que je propose aux Français c'est un engagement de résultat."