Marseille : l'armée, Hollande dit non

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Fabienne Cosnay et avec AFP , modifié à
Manuel Valls puis François Hollande ont rejeté la proposition de la socialiste Samia Ghali.

Après Manuel Valls, c'est François Hollande en personne qui a rejeté l'idée d'un appel à l'armée pour lutter contre le crime à Marseille, alors qu'un nouveau règlement de comptes est survenu mercredi soir dans la deuxième ville de France. Pour le président de la République, la lutte contre la criminalité relève de la police et de la justice.

Jeudi matin, dans un entretien à la Provence, la sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali, avait appelé à un recours à l'armée pour lutter contre le trafic de stupéfiants dans sa ville."Aujourd'hui, face aux engins de guerre utilisés par les réseaux, il n'y a que l'armée qui puisse intervenir. Pour désarmer les dealers d'abord. Et puis pour bloquer l'accès des quartiers aux clients, comme en temps de guerre, avec des barrages".

"Hors de question" que l'armée intervienne

Valls

Pour le ministre de l'Intérieur, le recours à l'armée serait complètement inadapté. "Il est hors de question que l'armée puisse répondre à ces drames et à ces crimes. "Il n'y a pas d'ennemi intérieur" à Marseille, a réagi Manuel Valls, préférant "une réponse globale, en profondeur et particulièrement forte" à la criminalité.

"L'armée n'a pas sa place dans ces quartiers", assure le ministre. "Je comprends l'appel au secours des élus de cette ville», qui «a été d'une certaine manière laissée à l'abandon", a ajouté Manuel Valls. Marseille est "une priorité qui mérite une réponse dans tous les aspects" parce que "cette ville, la deuxième ville de France, a besoin du soutien et de la protection de l'État", a-t-il déclaré.

"Marseille doit être une priorité"

"Je comprends l'appel au secours des élus de cette ville", qui "a été d'une certaine manière laissée à l'abandon", a ensuite déclaré Manuel Valls. Marseille est "une priorité qui mérite une réponse dans tous les aspects" parce que "cette ville, la deuxième ville de France, a besoin du soutien et de la protection de l'Etat", a-t-il déclaré.

A la suite de ces déclarations, Samia Ghali a salué les mesures du gouvernement. "Ce qui est important, c'est que l'on apporte les moyens nécessaires à Marseille. J'ai finalement obtenu ce que je voulais puisque le gouvernement considère que Marseille doit être une priorité. Il est sûr qu'il faut apporter des moyens qui soit à la hauteur de la situation dans la ville. Chaque année le nombre de morts à kalachnikov augmente, il faut agir", a-t-elle déclaré sur Europe 1.

Que va faire le gouvernement ?

police marseille reuters 930620 02.12.11

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Décidé à montrer sa "détermination" sur le sujet, Jean-Marc Ayrault a quant à lui décidé de convoquer un comité interministériel sur la situation à Marseille. Il sera consacré à l'élaboration d'un "programme d'action pour l'agglomération marseillaise". Le comité, convoqué le 6 septembre à Matignon réunira autour du Premier ministre, Manuel Valls (ministre de l'Intérieur), Christiane Taubira (Justice), Vincent Peillon (Éducation), François Lamy (Ville), Marylise Lebranchu (Réforme de l'État), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Pierre Moscovici (Economie et Finances).

François Hollande a laissé entendre que "les capacités des forces de l'ordre pourraient être renforcées à Marseille". Manuel Valls, a, lui, rappelé que Marseille faisait partie des 15 zones de sécurité prioritaires (ZSP), déployées dès la rentrée. Dans ces zones, qui comprennent les quartiers nord de Marseille, une action de sécurité renforcée sera mise en place. "L'idée, c'est de mettre le paquet là où il faut, pour ce qu'il faut, avec souplesse, adaptation", avait alors insisté le ministre de l'Intérieur.