La "France FN" à la Une de la presse

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EDITO - Au-delà des Unes sur Marine Le Pen, la presse française tente d'analyser les racines et la portée de cette victoire historique.

Un visage, un sourire et de nombreuses questions. Lundi, les journaux français font tous leurs Unes avec la victoire écrasante du Front national aux Européennes, comme vous pouvez le constater ci-dessous en images. Marine Le Pen est partout, sourire aux lèvres, bras levés sur certains clichés. Mais au-delà de cette image, comment analyser ce triomphe historique du FN ? "Ce séisme redouté renvoie les formations de gouvernement à leur vacuité (et) jette l'opprobre sur l'idée que les démocrates du monde entier se faisaient de la France", résume Alain Dusart, dans L'Est républicain.

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C'est l'Europe qu'on assassine. A l'heure des résultats, c'est aussi le moment de faire les comptes. "Comment les Français pourraient-ils 'aimer l'Europe' quand toute la campagne fut une course à qui dirait le plus fort tout ce qu'elle fait mal : l'euro trop fort, les frontières mal gardées, la capitulation face aux Chinois, la soumission aux ultralibéraux américains et l'on en passe...", regrette Nicolas Barré dans Les Echos. : "Il appartenait aux partis de gouvernement de donner de la perspective à cette consultation électorale, avec le fol espoir de 'réenchanter' le rêve européen. Au lieu de cela, PS et UMP réunis, mais chacun divisés, ont laissé aux Le Pen, père et fille, le soin d'occuper l'espace politique avec leurs thèmes brumeux qui font, pourtant, de plus en plus écho chez les Français, eurosceptiques, sinon europhobes : l'identité nationale, l'immigration galopante, l'hégémonie de Bruxelles, les carences de l'euro", regrette de son côté Patrick Planchenault, dans France-Antilles.

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En attendant 2017. "Le FN s'impose (...) comme le premier parti de France," constate Alexis Brézet, du Figaro. "Pour Marine Le Pen, c'est une victoire personnelle" car elle a "réussi, en incarnant un nouveau style, à faire tomber le premier obstacle à la progression du Front national, sa diabolisation", analyse-t-il. Philippe Waucampt dans L'Est Républicain, estime que, concrètement, la "dernière carte" de François Hollande est "la dissolution". "Au bout de trois années de cohabitation, il serait quasiment assuré de jouer la finale contre Marine Le Pen", prévoit-il. "Il y a désormais un problème français qui s'impose à tous à l'intérieur comme au-delà des frontières où nos voisins regardent avec effroi la France tourner le dos aux valeurs qu'elle a portées", écrit Jean-Louis Hervois, de la Charente Libre.

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