Hadopi : Juliette Gréco se dit "abandonnée" par le PS

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Après la publication d'une "lettre ouverte" à Martine Aubry dans Le Monde lundi, Juliette Gréco précise sa position sur Europe 1. Avec Maxime Le Forestier ou Pierre Arditi, elle accuse les socialistes de s’être faits "les avocats du capitalisme débridé", en empêchant le vote de la loi "Création et internet" sur le téléchargement illégal.

"Vous étiez la résistance à la déréglementation, à la loi de la jungle et du plus fort qui assassine la diversité culturelle. Vous êtes désormais, par l'effet d'une étrange ironie de l'histoire, les avocats du capitalisme débridé contre les droits des artistes à l'heure du numérique", écrivent des artistes "de gauche" dans une lettre ouverte adressée à la première secrétaire du PS, publiée lundi par le Monde.

Juliette Gréco a estimé sur Europe 1 que dans ce dossier le PS l’avait "abandonnée". "De quoi vivent les auteurs, les compositeurs ? De leur travail. De quel droit on ôte à ces gens leur possibilité de vivre", s’est interrogée la chanteuse.

Les signataires de la lettre, parmi lesquels se trouvent aussi Pierre Arditi, Maxime Le Forestier ou encore Michel Piccoli, estiment qu’"en faisant échec au vote de la loi "Création et internet" sur le téléchargement illégal à l'Assemblée", le PS a "adressé" à leur égard "un message de rupture." Ils considèrent qu'en s'"opposant à ce que des règles s'imposent aux opérateurs télécommunications pour qu'ils cessent de piller la création", le PS vient "de tourner le dos de manière fracassante" à ce qu'ils appellent leur "histoire commune", qu'ils caractérisent par "le refus d'un ordre purement marchand", "la protection du faible contre le fort".

La lettre ouverte de ces artistes fait suite à celle de quelque 180 organisations, artistes et professionnels du cinéma et de la musique, qui ont demandé la semaine dernière à rencontrer Martine Aubry, estimant que le PS "tourne le dos au monde de la création" en combattant le texte contre le téléchargement illégal.