Gouvernement : pari tenu pour Hollande?

François Hollande a-t-il tenu ses promesses ?
François Hollande a-t-il tenu ses promesses ? © MAXPPP
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Hélène Favier , modifié à
Gouvernement resserré, paritaire, etc. : ce que François Hollande avait promis. 

Gouvernement resserré, parité, exemplarité etc : François Hollande avait promis d'y parvenir. Ses souhaits ont-ils tenu face à l'épreuve des faits ? Revue de détails. 

• LA PARITE

 

Ce que Hollande avait dit -  Le 2 mars dernier, François Hollande s’était une nouvelle fois engagé à former, en cas de victoire, un gouvernement composé à égalité de femmes et d'hommes.

A-t-il tenu son engagement ? - Avec 17 femmes sur 34 ministres, le gouvernement Ayrault consacre effectivement la parité. Il y a la fidèle Marisol Touraine aux Affaires sociales et à la Santé, l’écologiste Cécile Duflot au ministère de l’Egalité des territoires et du Logement ou encore Nicole Bricq à l’Ecologie. La promesse de Hollande est donc tenue. A un bémol près, une seule femme figure dans la liste des ministères régaliens - l’Intérieur, la  Défense,  la Justice,  les Finances et  les Affaires Etrangères -, Christiane Taubira qui devient la nouvelle Garde des sceaux.

• UN GOUVERNEMENT RESSERRE

Ce que Hollande avait dit - Avant son élection François Hollande avait évoqué 15 grands ministres, maîtres de pôles. Ce chiffre était même tombé à "une dizaine" dans un entretien donné le 22 février à Acteurs publics.

A-t-il tenu son engagement ? -Avec 34 ministères (sans compter d’éventuels secrétaires d’Etat), il sera difficile à François Hollande de parler de gouvernement resserré. Son gouvernement est plus fourni que l’équipe de François Fillon, qui comptait 31 membres, y compris les secrétaires d’Etat.  En période de crise, la large équipe de Jean-Marc Ayrault peut s’avérer difficile à gérer. D'anciens ministres considèrent, en effet, que gérer une armée de « ministres délégués » ou de secrétaires d'Etat est peu satisfaisant. Trop compliqué, sans compter les problèmes d'ego. Que pensez par exemple d’un gouvernement où devront cohabiter, Michel Sapin et Arnaud Montebourg sous l’égide de Pierre Moscovici. 

• DE NOUVEAUX MINISTERES

Ce que Hollande avait dit - "Il y aura un grand ministère qui regroupera l’éducation, la jeunesse, les sports, la diversité. De la même manière, la priorité donnée à l’industrie, à la production, nous conduira à avoir un ministère regroupant toutes ces fonctions", avait promis Hollande dans une interview à Acteurs Publics. Lors de la primaire socialiste, François Hollande s'était également dit favorable à la création d'un ministère des Droits des femmes.

A-t-il tenu son engagement ? - Najat Vallaud-Belkacem est bien ministre des Droits des femmes, mais ce n’est qu’un mi-temps puisqu’elle est également nommée porte-parole du gouvernement. En revanche, il n’y a pas de grand ministère qui regroupera l’éducation, la jeunesse, les Sports, la diversité. Vincent Peillon est ministre de l’Education nationale, Valérie Fourneyron, nouvelle ministre de la Jeunesse et des sports. 

• EXEMPLARITE

Ce que Hollande avait dit -  Question exemplarité, le président s'est engagé à ce que personne "autour de lui à l'Elysée", et donc a fortiori au gouvernement, n'ait été "jugé et condamné".

A-t-il tenu son engagement ? - Certains des opposants de Jean-Marc Ayrault ont rappelé qu'il avait été condamné en décembre 1997 à six mois de prison avec sursis et 30.000 francs (4.600 euros) d'amende pour favoritisme dans l'attribution d'un marché public. Une affaire dans laquelle sa "probité personnelle" n'a "jamais été mise en cause", selon l'intéressé. En outre, cette condamnation a été "anéantie par une réhabilitation intervenue en 2007" et "l'invoquer" revient à se mettre "en infraction avec la loi pénale", rappelle à l'envi son avocat.

• LE NON CUMUL

 

Ce que Hollande avait dit - "Moi, président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local"… Dans sa désormais célèbre anaphore, François Hollande avait répété que ses ministres ne pourraient cumuler leurs maroquins et la tête d’un exécutif local.

A-t-il tenu son engagement ? - Le nom cumul, Lionel Jospin s'y était essayé aussi en 1997. Mais en définitive, tous ceux qui étaient concernés ont contourné l'obstacle en gardant un pied, qui dans sa mairie, qui dans son conseil général, en restant adjoint d'un chef d'exécutif local qui en définitive faisait figure d'homme ou de femme de paille. En sera-t-il de même cette fois-ci ?