Front de gauche et Verts ont aussi gagné

Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche comptent 49 et 118 conseillers généraux
Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche comptent 49 et 118 conseillers généraux © MaxPPP
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avec AFP , modifié à
RÉSULTATS - Les cantonales relancent les négociations des deux formations avec le PS pour les législatives.

Pour eux aussi, c’est une victoire. Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche sortent confortés de ces élections cantonales, avec respectivement 49 et 118 conseillers généraux.

C'est "une immense satisfaction" qui salue "l'affirmation de l'écologie politique", s’est félicitée la chef de fil d’EELV, Cécile Duflot qui avait fait le pari de "plus que doubler" le nombre d’élus départementaux, 24 jusqu’à présent. L'alternative à Nicolas Sarkozy "ne pourra se faire autour de slogans ou de photographies, mais en travaillant ensemble à une unité dans la diversité" a-t-elle ajouté.

De son côté, le Front de gauche (FG) s'attendait dimanche, selon les derniers résultats, à 118 élus dont 5 du Parti de gauche contre 104 élus communistes jusqu'ici. Le PCF a également conservé ses deux derniers bastions, l'Allier et le Val-de-Marne, un département où les communistes disent désormais attendre des "preuves d'amour" du PS et d'EELV unis au premier tour face à lui.

En Seine-Saint-Denis, le département où le taux d’abstention a atteint le niveau record de 64,74%, le PCF remporte la bataille face à EELV. En Limousin, l'alliance Terre de Gauche PCF-PG-NPA a également gagné des positions sur le PS.

Le Front de gauche, "deuxième force à gauche"

De quoi ravir Pierre Laurent, numéro un communiste, qui s'est aussitôt félicité que le FG soit "la deuxième force à gauche". C’est un "espoir" pour "construire une alternative crédible à gauche" a –t-il précisé.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, il n’a pas oublié sa verve naturelle. Tout en saluant la "tannée" prise par Nicolas Sarkozy, le co-président du Parti de Gauche a souligné qu’il s’installait "derrière le PS et devant les Verts".

Une bataille des mots qui s’est également illustrée sur le terrain car pour asseoir son autonomie, le rassemblement écologiste s’est maintenu dans une trentaine de cantons dans des duels gauche-gauche. "Cette histoire va durablement marquer la gauche", a déploré Jean-Luc Mélenchon.

2012 en ligne de mire

Dorénavant, "les écologistes savent beaucoup mieux que la direction du PC ou du Front de gauche faire prévaloir auprès des socialistes leurs intérêts, y compris par une certaine forme de nuisance alors que le PCF est assez discipliné", a estimé Stéphane Rozès politologue à CAP Conseil.

Selon lui, Jean-Luc Mélenchon a permis au PCF d'impulser une "petite dynamique nationale en récupérant une partie de l'électorat" d'Olivier Besancenot (NPA). "Derrière ça, il y a les législatives et c'est en fonction des rapports de force analysés au plan local (européennes, régionales et cantonales) que sera donnée la figure des accords électoraux", notamment aux législatives, selon Stéphane Rozès.

Prochaine étape pour les deux formations, 2012. Les dates de la primaire d’EELV seront arrêtées le week-end prochain, avant que Nicolas Hulot annonce son éventuelle candidature. Et les 8 et 9 avril, le Parlement du PCF devrait se prononcer sur celle de Jean-Luc Mélenchon.