François Chérèque et la CFDT pris à partie par des manifestants

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le leader de la CFDT a été hué par quelques dizaines de manifestants, lors du défilé des fonctionnaires mardi à Paris. En cause : la position de la CFDT en faveur de la reprise du travail à la SNCF avant l'ouverture de négociation sur la réforme des régimes spéciaux. Certains manifestants ont dénoncé une rupture de l'unité syndicale.

François Chérèque a dû quitter en courant, après une heure de défilé, la manifestation parisienne des fonctionnaires mardi. Protégé par son escorte, le leader de la CFDT s'est engouffré dans une voiture alors que les sifflets et les quolibets à son encontre redoublaient. Face à lui, quelques dizaines de manifestants, dont certains portaient des autocollants de la CGT, ont crié "Chérèque avec les patrons !", "Sarkozy-Chérèque, même combat !", "Chérèque, pas de couteau dans le dos", "Oui à l'unité, non à la collaboration" et "Chérèque trahison !".

En cause : la position de François Chérèque dans un autre conflit, celui des cheminots et traminots sur la question des régimes spéciaux de retraite. Le leader de la CFDT a appelé dès vendredi dernier à la levée de la grève à la SNCF dans l'attente de l'ouverture de négociations tripartites, alors que les autres syndicats attendaient encore des engagements concrets du gouvernement. Lors du mouvement de 1995 contre le plan Juppé, Nicole Notat, qui était alors à la tête de la CFDT, avait déjà été prise à partie par des manifestants, qui lui reprochaient son soutien à la réforme de la Sécurité sociale.

"Nous sommes là pour les fonctionnaires, eux sont là visiblement pour les cheminots. Je dis ce que j'ai envie de dire et eux aussi. Nous sommes encore en démocratie !", a répondu François Chérèque à ceux qui l'attaquaient. "Cette manifestation est importante pour attirer l'attention sur les problèmes d'emploi et de pouvoir d'achat des fonctionnaires et pour que le gouvernement ne reste pas dans cette torpeur" concernant la Fonction publique, a rappelé le leader de la CFDT.

Le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, a défendu son homologue de la CFDT mardi, alors que traditionnellement les deux syndicats ne sont pas sur la même position. "On peut penser ce qu'on veut de François Chérèque, c'est quand même un syndicat représentatif" a estimé Gérard Aschieri en marge du défilé.