En meeting, Sarkozy charge Valls, qui réplique

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COUP POUR COUP - Les deux hommes étaient tous les deux en meeting dans l'Essonne, lundi soir. Et ils ont échangé les coups.

L'INFO. "Ce n'est pas un duel de personnes, ce n'est pas un duel de coqs à distance de quelques kilomètres". N'en déplaise à Manuel Valls, c'est pourtant bien à cela qu'a ressemblé son échange musclé avec Nicolas Sarkozy. Le premier était lundi à Evry, pour soutenir Jérôme Guedj, le président sortant du Conseil général. Le second était lui aussi dans l'Essonne, à Palaiseau, pour apporter son soutien à Georges Tron. Les deux se sont attaqués avec virulence.

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"C'est un meeting en commun de gens qui n'ont plus rien en commun". Parfois mal à l'aise dans son costume de président de l'UMP, Nicolas Sarkozy retrouve ses réflexes quand il monte à la tribune. La campagne, ça le connait. Lundi soir, devant un millier de personnes, l'ex-chef de l'Etat a d'abord raillé Manuel Valls et sa réunion publique avec Jérôme Guedj, l'un des frondeurs du PS, ces élus qui ont menacé de voter contre la loi Macron et poussé le Premier ministre à recourir à l'article 49-3. "C'est un meeting en commun de gens qui n'ont plus rien en commun", a ironisé Nicolas Sarkozy. "Ils se rassemblent le temps de la campagne (...) ça leur tient chaud. Manuel Valls, entouré des frondeurs et des communistes, ça ne donne pas envie d'y aller !" Voilà pour la forme.

"La France n'est plus gouvernée". Sur le fond, le président de l'UMP a encore un peu plus durci son discours à l'égard de l'exécutif. "Il n'y a plus de majorité, ils ne croient plus en rien, même pas en eux-mêmes. La France n'est plus gouvernée puisque Valls préfère l'excès des mots, des états d'âme, de la fébrilité là où les Français attendent désespérément du sang froid, de l'action et des résultats", a-t-il tancé, avant de finir par une pirouette, pour le plus grand plaisir de son auditoire : "nous sommes la seule alternance" face aux "mensonges de mon successeur... j'allais dire de mon prédécesseur, ô mon Dieu les commentaires si je l'avais dit!". Rires.

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"Sarkozy m'a demandé de garder mes nerfs, c'est un spécialiste de la question". Quelques instants plus tard, la réplique de Manuel Valls est tombée. Virulente, comme l'est l'attitude du Premier ministre depuis le début d'une campagne électorale qu'il mène tambour battant. "Nicolas Sarkozy m'a demandé de garder mes nerfs, c'est un spécialiste de la question (...) Mais, quand il est incapable de choisir entre l'extrême-droite et les républicains, entre le Front national et la gauche, il démontre que, non seulement il n'a pas de nerfs, mais qu'il n'a ni colonne vertébrale, ni convictions", a lancé Manuel Valls, suscitant des rires dans la salle.

"La droite française est sans vision". Et le Premier ministre de s'adresser directement au patron de l'opposition : "il faut être, M. Sarkozy, à la hauteur des enjeux (...) Ce que je demande à tous les responsables politiques, c'est d'être à la hauteur de la situation". Or, selon lui, "la droite française est sans vision". Mais parce qu'il en a fait sa marotte de campagne, le Premier ministre ne pouvait terminer ce meeting sans tacler, encore et encore, le Front national, dénonçant notamment les propos "antisémites, racistes, homophobes" de "dizaines et dizaines" de candidats frontistes. Manuel Valls est prêt au combat. Nicolas Sarkozy aussi.

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