Comment Bruno Le Maire se pose en candidat anti-Sarkozy

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Aurélie Herbemont à La Baule et Louis Hausalter , modifié à
LUI C'EST LUI, MOI C'EST MOI - En meeting, le député de l'Eure multiplie les piques contre l'ancien président.

Les oreilles de Nicolas Sarkozy ont sifflé, mardi soir, à La Baule, en Loire-Atlantique. Bruno Le Maire, son rival pour l'élection à la présidence de l'UMP, y tenait l'un de ses derniers meetings de campagne. Et l'ex-ministre n'a cessé de tacler son ancien patron, affirmant sa ligne anti-Sarkozy.

Il défend le gouvernement sur les Mistral. Bruno Le Maire veut le faire comprendre : lui ne cède pas aux humeurs d'une salle. Un message clair à destination de Nicolas Sarkozy, qui a promis l'abrogation de la loi Taubira aux militants de Sens commun il y a dix jours. Ainsi, interpellé sur le report de la livraison des navires Mistral à la Russie, il n'hésite pas à défendre la position du gouvernement français : "ce ne serait pas raisonnable que la France livre les Mistral", a-t-il affirmé. Critiqué, il a lancé : "vous ne voterez pas pour moi dans ce cas-là, cher Monsieur, c'est votre droit".

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"Je ne suis pas là pour vous faire plaisir". Car pour Bruno Le Maire, "c'est trop facile d'aller faire plaisir aux militants". Le député de l'Eure n'a pas hésité à railler Nicolas Sarkozy. "Eh bien oui, j'abrogerai la loi sur le mariage homosexuel si ça vous fait plaisir", a-t-il ironisé. Avant de marteler : "je ne suis pas là pour vous faire plaisir".

Une manière d'affirmer clairement sa différence, alors qu'au même moment, à Boulogne-Billancourt, Nicolas Sarkozy affirmait ne pas être "celui qui fera taire les adhérents de l'UMP". L'ex-président revenait sur les sifflets qui avaient visé Alain Juppé lors de son meeting à Bordeaux, le week-end dernier.

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Il ne veut pas être "sous-chef". Officiellement, Bruno Le Maire pronostique sa victoire et mise donc sur un second tour. Officieusement, il espère réunir 20% des suffrages samedi. Et confie qu'il n'acceptera pas de poste dans l'UMP version Sarkozy car, dit-il, "quand on a voulu être chef, on n'accepte pas d'être sous-chef".