Cambadélis n'est pas opposé à l'idée d'une "indignité nationale"

© Europe 1
  • Copié
Fabienne Cosnay , modifié à
GRAND RENDEZ-VOUS - Le premier secrétaire du PS n'a "pas d'a priori" sur cette proposition émise par l'UMP pour punir les terroristes.

"Deux mouvements dans les pays arabes". Invité dimanche du Grand Rendez Vous Europe 1 -Le Monde - i-Télé, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis s’est dit "inquiet" après les manifestations ce week-end dans plusieurs pays musulmans pour protester contre la dernière Une de Charlie Hebdo. "Il y a deux mouvements dans les pays arabes. Un mouvement qui comprend l’émotion des Français et la nécessité de défendre la liberté d’expression. Et un mouvement fondamentaliste qui veut utiliser les interrogations pour mener une offensive généralisée contre la République", a analysé le patron de Solférino. "Nous devons être intransigeants sur nos valeurs et nos principes", a ajouté le député de Paris.

>> LIRE AUSSI - Niger : manifestations meurtrières contre Charlie

"Maintenir l’esprit du 11 janvier". Une semaine après les rassemblements dans toute la France pour rendre hommage aux victimes des attentats, le patron de Solférino juge essentiel de "maintenir le plus longtemps possible l'esprit du 11 janvier". "Il faut faire en sorte que ce moment-là dure et nous permette d'affronter les problèmes et de commencer à les régler. Dans ces moments là, il ne faut pas trop faire de politique. Il faut penser à la France".

"Mieux ficher, mieux surveiller". Jean-Christophe Cambadélis a apporté son soutien entier aux propositions du gouvernement pour améliorer la lutte contre le terrorisme. "Il faut mieux ficher, mieux coordonner, mieux surveiller", a résumé le chef de file des socialistes. 

Jean-Christophe Cambadélis : "Nous ne pouvons...par Europe1fr

>> LIRE AUSSI : Terrorisme : les mesures proposées par Valls

Interdire le retour en France de djihadistes, pas si simple. Le PS est-il prêt à soutenir la proposition défendue par Nicolas Sarkozy, à savoir l'interdiction de retour en France pour les personnes parties faire le djihad à l'étranger, y compris si elles sont Françaises ou binationales ? Comme l’avait déjà fait le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve samedi, Jean-Christophe Cambadélis a rappelé que cette proposition se heurtait à un problème constitutionnel et qu’elle serait contraire à la Convention européenne des droits de l'Homme qui stipule que "nul ne peut être privé du droit d'entrer sur le territoire de l'Etat dont il est le ressortissant".

"Nous ne pouvons pas constituer des apatrides". "Nous ne pouvons pas constituer des apatrides", a rappelé le député de Paris. "Sauf à prendre le risque de se trouver sanctionné par la Cour européenne des droits de l'Homme, cet article s'oppose donc à ce que le retour en France de ressortissants français soit interdit, qu'ils aient ou non une autre nationalité", avait déjà indiqué samedi Bernard Cazeneuve, s'engageant plutôt à "intercepter à leur retour" les djihadistes français. Quant à une peine "d’indignité nationale" proposée par le patron de l’UMP, Jean-Christophe Cambadélis n’y est pas contre par principe. "Cela peut se discuter, je n’ai pas d’a priori", a t-il assuré. 

"La morale laïque à l'école, une très bonne chose". Les quelque 200 incidents recensés dans les établissements scolaires la semaine passée ont remis l’école au cœur du débat. "L'école est la plaque sensible de nos sociétés, elle est à la confluence de beaucoup de fractures, à la fois sociale, identitaire, religieuse, et culturelle", a commenté le député de Paris. Faut-il revoir l’’enseignement de la laïcité et du fait religieux à l’école ? "A la rentrée, la morale laïque va être enseignée, c'est une très bonne chose", s’est félicité le patron du PS. Cet enseignement moral et civique sera d’une heure par semaine et concernera toutes les classes, de l’école primaire à la classe de terminale. Quant à un enseignement du fait religieux, Jean-Christophe Cambadélis s’y est dit "plutôt favorable".

Jean-Christophe Cambadélis : "la morale laïque...par Europe1fr

>> LIRE AUSSI - Après les attentats, 200 incidents signalés dans les écoles