Arche de Zoé: Sarkozy et Yade condamnent

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy "condamne" l'opération Arche de Zoé, qu'il juge "illégale et inacceptable", a déclaré dimanche le porte-parole de l'Elysée David Martinon, en rapportant un appel du président de la République à son homologue tchadien Idriss Deby Itno. Pour sa part, la secrétaire d'Etat chargée des droits de l'Homme, Rama Yade multiplie les déclarations et assure de son soutien les autorités tchadiennes et soudanaises.

"Le président Nicolas Sarkozy a appelé le président tchadien Idriss Deby Itno pour faire le point sur la triste affaire de l'Arche de Zoé qui touche une centaine de très jeunes enfants", a déclaré dans un communiqué David Martinon. "Le président a condamné cette opération qu'il a qualifiée d'illégale et d'inacceptable", a poursuivi le porte-parole. "Le chef de l'Etat s'est enquis de la situation des Français arrêtés à Abéché (est du Tchad) et notamment des journalistes", a-t-il précisé.

"Nous sommes complètement en accord avec le président tchadien pour dire que cette opération n'avait pas lieu d'être", a déclaré pour sa part Rama Yade, secrétaire d'Etat chargée des droits de l'Homme. Pleinement investie dans cette affaire, elle a annulé son déplacement en Asie lundi et mardi aux côtés de Bernard Kouchner. Elle pourra ainsi suivre au plus près la situation via la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères.

L'action du gouvernement français a une nouvelle fois été défendue par Rama Yade : "Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse? Qu'on mette les menottes au président de l'association ? Sur quelles bases? On a alerté, on a prévenu, on a mis en garde. Tout le monde a été prévenu, les familles ont été mises en garde à chaque fois. Nous avons saisi la justice. Que pouvions-nous faire de plus? On a fait tout ce qui était possible en très peu de temps et avec peu d'informations pour empêcher cette opération", a-t-elle déclaré.

La secrétaire d'Etat a par ailleurs réfuté tout refroidissement diplomatique entre Paris et N'Djamena : "les choses se passent très bien entre la France et le Tchad et elles continueront à se passer très bien dans la mesure où nous avons décidé de collaborer très étroitement", a-t-elle expliqué.

17 Européens ont été arrêtés cette semaine au Tchad dans le cadre d'un possible trafic d'enfants. Leur garde à vue a été prolongée par la justice tchadienne jusqu'à lundi soir pour éclaircir les conditions dans lesquelles ils comptaient faire sortir du pays 103 enfants, qu'ils disent être des orphelins du Darfour voisin.