A l’UMP, on fait du copier-coller

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Karine Lambin , modifié à
Les consignes étaient faciles à trouver dimanche dans les réactions des membres de la majorité.

Les ténors des partis politiques ont passé leur début de soirée dimanche à commenter les résultats du premier tour des régionales. Ils se répétaient non seulement d’un plateau à l’autre mais aussi entre eux. A l’UMP, c’est simple, les consignes étaient formulées et envoyées par mail pour être prêtes à être utilisées dans les médias. Au PS, des mots d’ordre aussi, mais pas de discours clef en main. A Europe-Ecologie, les conclusions se ressemblent, mais il n’y a pas de directive claire. Le MoDem se distingue avec des réactions très libres.

Comme un écho à l’UMP

"Rien n'est joué"

"Rien n'est joué", a estimé le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre.

"Rien n'est donc joué pour le second tour dans de nombreuses régions françaises", a jugé le premier ministre François Fillon.

"Rien n'est joué. Il y a un second tour. Le second tour n'est jamais le résultat d'additions purement arithmétiques", a déclaré la secrétaire d'Etat aux Sports et n°2 sur la liste UMP dans les Hauts-de-Seine, Rama Yade.

"Dynamisme" et "arithmétique"

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, "en politique la dynamique prime sur l’arithmétique".

"Une élection à deux tours ça ne joue pas sur de l'arithmétique ça se joue sur une dynamique", a déclaré Frédéric Lefebvre.

"Rien n'est joué. Il y a un second tour. Le second tour n'est jamais le résultat d'additions purement arithmétiques", a lancé Rama Yade, qui a donc réussi à mettre deux mots d’ordre dans la même phrase.

"Une nouvelle élection"

Il y a "une nouvelle élection qui commence ce soir", a lancé François Fillon, premier ministre.

"Demain c'est une nouvelle élection qui commence", a formulé le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.

"Il y a une nouvelle élection qui commence ce soir et il y a une mobilisation nouvelle qui va se faire", a ajouté le leader de l'UMP Xavier Bertrand, député en Picardie.

Le refrain du PS

Un vote "historique"

"Le PS est à un de ses plus hauts niveaux historiques", a relevé la première secrétaire du PS Martine Aubry, maire de Lille.

"D'après ce qui se dessine, on devrait avoir à Paris un score historique de la gauche, jamais la gauche n'aura été aussi haut dans une élection à Paris", a déclaré le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë.

"C'est une excellente première mi-temps pour le PS car c'est un score historique", a lancé le député PS et ancien Premier ministre Laurent Fabius.

Contrer le gouvernement

Ségolène Royal, la candidate socialiste en Poitou-Charentes a expliqué dimanche que le premier tour des élections régionales avait "un double sens" : "un vote d'adhésion à l'égard des présidents de région" et un "vote-sanction contre le gouvernement".

"Beaucoup d'électeurs ont voulu dire qu'ils n'étaient pas d'accord avec la politique de Nicolas Sarkozy", a ajouté Laurent Fabius.

François Hollande, l'ancien premier secrétaire du Parti socialiste a appelé à "un rassemblement de toutes les forces de gauche" au second tour pour envoyer "un message clair à l'endroit du président de la République".

"Ce soir, le très fort taux d’abstention et le vote FN signent l’échec de la politique de Nicolas Sarkozy", a analysé Jean-Paul Huchon, tête de liste socialiste en Ile-de-France.

Europe-Ecologie a peur du FN

La tête de liste d'Europe Ecologie en Ile-de-France, Cécile Duflot, s’est dite "préoccupée" par le score du FN et en a attribué la responsabilité au gouvernement et au débat sur l’identité nationale.

"Monsieur Besson est content ce soir. Il a réussi son coup, c'est-à-dire de faire remonter le Front National. Merci pour la politique d'identité nationale!", a lancé Daniel Cohn-Bendit.

"Ce n'est pas normal qu'on ait une abstention record et un score si important pour le FN. Tout ça a vient en réaction à un débat parasité par l'UMP", a réagi Augustin Legrand candidat en Ile-de-France.

Freestyle au MoDem

"Bien sûr, c'est un mauvais jour pour nous. Nous n'avons pas réussi à rassembler autour de nos candidats, souvent nouveaux et jeunes. Nous tirerons les leçons des résultats. Mais être minoritaires, c'est une déception, un désagrément mais ce n'est pas une honte", a déclaré le leader du MoDem François Bayrou.

Le score du MoDem est "mauvais", a constaté la vice-présidente du parti, Marielle de Sarnez, évoquant un sentiment "d'échec" et "de déception". "La vie politique est faite de moments faciles, de moments difficiles. Ça, c'est un moment difficile", a-t-elle ajouté, disant ressentir "de la tristesse".

La vice-présidente du MoDem en Languedoc-Roussillon, Clotilde Ripoull, a qualifié de "débâcle électorale" les mauvais résultats de son parti au premier tour des régionales et appelé à "revoir sa gouvernance et sa présidence", en attaquant François Bayrou.

"Le MoDem a passé une mauvaise soirée, mais nous sommes habitués", a lancé Jean Lassalle, député MoDem dans les Pyrénées-Atlantiques.