"95% de la société corse réclame l'amnistie", assure Jean-Guy Talamoni
Interrogé dans Europe Soir, Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée territoriale de Corse, a estimé que "Manuel Valls ne peut ignorer" la volonté corse.
Les passes d'armes se poursuivent entre Manuel Valls et les élus corses. Après l'interview du Premier ministre accordée au Parisien , dans laquelle il affirmait ne pas savoir "ce qu'est la nation corse", le climat entre l'exécutif et les dirigeants de l'île de Beauté s'est encore un peu plus tendu . Pour Jean-Guy Talamoni, invité dans Europe Soir mercredi, les propos de Manuel Valls ont laissé les Corses "perplexes" . "Mais nous faisons la part des choses, nous savons très bien qu’ils étaient destinés à l’opinion française et non pas à l’opinion corse", a-t-il déclaré. Un discours de façade donc, qui viserait, selon l'élu corse, à convaincre les Français métropolitains de sa fermeté .
L'amnistie, une évidence pour Talamoni. Sur la question de l'amnistie des "prisonniers politiques corses", Manuel Valls s'est voulu intransigeant en soutenant qu'il ne céderait pas. Pour Jean-Guy Talamoni, le Premier ministre "ne peut pas ignorer que l’assemblée de Corse a voté par 47 voix sur 51, lors de la précédente mandature, pour le principe de l’amnistie ; le conseil départemental de la Haute-Corse a également voté à l’unanimité ; plus de la moitié des 3601 communes ont déjà voté dans le même sens". Un an après "la sortie de la clandestinité du FLNC (Front de libération nationale corse), 95% de la société corse demande cette amnistie", a martelé l'élu nationaliste . "Il suffit de lire quelques livres d’histoire, on sait très bien que lorsqu’un problème politique de cette nature est réglé, l’amnistie est une chose naturelle".