Yves Veyrier 2:28
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Mathilde Durand , modifié à
Le 1er mai cette année est perturbée par le coronavirus. Mais les syndicats entendent bien revendiquer les droits des travailleurs malgré tout. Notamment la reconnaissance de la santé au travail, en cette période de crise sanitaire. "C'est une journée de solidarité et de revendications", rappelle Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière. 

Cette année, coronavirus oblige, le 1er mai se déroule sans défilés de travailleurs et travailleuses. Une date symbolique pour le droit du travail, sans manifestations. Le président de la République, Emmanuel Macron, a posté un message vidéo ce vendredi sur les réseaux sociaux à l’adresse des Français où il dit espérer retrouver "des 1er mai chamailleurs". L'expression fait tiquer l'opinion publique. "Quand on manifeste, ce n'est pas pour le folklore", rappelle Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière, sur Europe 1.

"J'ai passé l’âge des chamailleries, le 1er mai c’est une journée de solidarité des travailleurs mais cela n'est pas une fête du Travail, c'est une journée de solidarité et de revendications", réagit le secrétaire général. "Je préfère entendre ce discours à l’attention des organisations syndicales, que le contraire. Mais que cela ne soit pas seulement pour aujourd'hui et dans le contexte du folklore du 1er mai", ajoute-t-il. 

Un 1er mai non-unitaire

A l'occasion de cette journée, les organisations syndicales dont Force Ouvrière entendent bien faire entendre leurs voix. Sur les réseaux sociaux, certaines ont organisé des manifestations en ligne avec le hashtag #PlusJamaisça. Pas d'appel à l'unité pour autant entre les différentes organisations, car cette journée de revendications est aussi l'occasion de revendiquer leurs identités propres.

"Les 1er mai unitaires sont exceptionnels", rappelle Yves Veyrier. "Je pense que si on avait été en situation normale, sur la question des retraites par exemple, on aurait peut-être eu un 1er mai unitaire." 

Le combat pour les salariés essentiels et la protection sociale

L'épidémie de coronavirus a bouleversé la société, le monde du travail. Force Ouvrière y voit l'occasion de porter encore plus ses revendications à l'avenir. Le thème de l'affiche du 1er mai cette année est d'ailleurs la reconnaissance de la santé au travail comme un droit fondamental. "On voit à quel point aujourd'hui la protection sociale en matière de santé qui fait que tout un chacun est soigné à égalité est essentielle", ajoute le secrétaire général. "Ce n'est pas un luxe, une générosité : le droit à la retraite, à l’assurance chômage."

"On s'est rendu compte tout à coup que tous les salariés considérés comme essentiels (…), ce sont des métiers très souvent en bas de l’échelle auxquels on accordait assez peu de considérations", indique Yves Veyrier, rappelant son combat pour "la justice sociale. "On le portait déjà et on va le porter avec d’autant plus de légitimité, j’espère, aux yeux des pouvoirs publics.