17 octobre 61 : Hollande "reconnaît les faits"

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avec AFP , modifié à
Une manifestation d’indépendantistes algériens avait été réprimée. Le président rompt le silence.

Cinquante et un ans plus tard, la République reconnaît ses torts. Le 17 octobre 1961 à Paris, une manifestation d’indépendantistes algériens - qui défilaient en dépit d'un couvre-feu – avait été réprimée dans le sang par la police, dirigée par le préfet de l'époque Maurice Papon. Selon les historiens, plusieurs centaines de personnes trouvèrent la mort, mais les autorités avaient jusque là toujours gardé le silence.

C’est donc une page d’histoire qui se tourne. Ce massacre a en effet été officiellement reconnu par François Hollande, mercredi. Dans un communiqué, le chef de l’Etat a admis que "le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes." Le chef de l’Etat n’a en revanche pas présenté d’excuses à proprement parler.

Sarkozy absent du 50e anniversaire

Ce n’est pas la première fois que François Hollande se penche sur ce pan de l’histoire de France. Lors de la campagne présidentielle, il avait déjà promis qu’il reconnaîtrait cs massacre. Quelques mois plus tôt, alors qu’il venait de remporter la primaire socialiste, il s’'était rendu à Clichy-la-Garenne pour le cinquantième anniversaire de la tragédie afin de témoigner "de sa solidarité" avec les familles endeuillées par ces événements. Nicolas Sarkozy était alors un absent remarqué, et regretté. Le maire UMP de Neuilly Jean-Christophe Fromantin, qui lui a succédé à ce poste, avait refusé que sa ville accueille les festivités commémoratives.

Afin de sceller de nouveaux rapports entre la France et son ancienne colonie, le président prévoit de se rendre début décembre en Algérie. Une proposition de résolution sur la reconnaissance du massacre a été par ailleurs déposée par des sénateurs communistes au début de l'année.