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Procès de Nicolas Sarkozy sur des soupçons de financement libyen : les fragilités du dossier

William Molinié . 1 min

L'ex-chef de l'État est attendu au tribunal de Paris lundi après-midi, cette fois pour répondre, pendant quatre mois et aux côtés de trois anciens ministres, d'accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.

Encore un procès pour Nicolas Sarkozy : l'ex-chef de l'État est attendu au tribunal de Paris lundi après-midi, cette fois pour répondre, pendant quatre mois et aux côtés de trois anciens ministres, d'accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi. L'ancien président, 69 ans, sera présent pour l'ouverture de son procès à 13H30, assure son entourage, le disant "combatif" et "déterminé" à prouver son innocence face à ce qu'il a toujours qualifié de "fable".

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À ses côtés, douze autres prévenus, parmi lesquels Claude Guéant, Brice Hortefeux ou encore Eric Woerth. Un procès qui s'appuie sur dix ans d'une enquête hors normes : 58 demandes d'entraide pénale internationale dans 25 pays, six juges d'instruction, des dizaines de policiers mobilisés...

Une note potentiellement fausse

Il en ressort la thèse du parquet selon laquelle Nicolas Sarkozy aurait financé sa campagne avec l'argent du régime de Kadhafi en échange d'une aide pour aider le dictateur à revenir sur la scène internationale, thèse qui semble pourtant fragile.

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À commencer par les innombrables variations de Ziad Takieddine : pas moins de 14 versions différentes ont été données par ce sulfureux homme d'affaires franco-libanais par qui l'enquête a démarré. Il a avancé un chiffre de 400 millions d'euros, le total de l'argent libyen qui aurait financé la campagne de Nicolas Sarkozy selon lui. Or, et c'est une autre zone d'ombre de l'enquête, la justice n'avance qu'un montant de 250.000 euros de primes versées en liquide à des salariés de l'UMP.

Aucun mouvement bancaire suspect selon les enquêteurs

Où serait donc passé le reste ? Les comptes en banque de Nicolas Sarkozy, de ses épouses successives et de la succession de sa mère ont été épluchés. Pour les enquêteurs, il n'y a aucun mouvement bancaire suspect à son sujet, aucun enrichissement personnel. Enfin, le document central de cette enquête a volé en éclat : il s'agit de la note libyenne publiée par Mediapart.

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Ce texte, attribué aux services de renseignement libyen, fait état d'un soi-disant accord du clan Kadhafi à hauteur de 50 millions d'euros pour financer la campagne. Sauf que ce document n'a jamais été authentifié. Les enquêteurs ont estimé qu'il existait même une forte probabilité pour que ce soit un faux. Le procès de Nicolas Sarkozy et des 12 autres prévenus doit durer jusqu'au 10 avril prochain.