Des influenceurs algériens incitent à commettre des attentats en France et menacent les opposants au régime d'Alger
Ces derniers jours, deux influenceurs algériens ont été interpellés après la publication de vidéos où ils appelaient à commettre des attentats en France. Le premier, "Zazou Youssef", a été placé en détention provisoire à Brest. L'autre influenceur a été interpellé ce vendredi soir à Échirolles. Il a proféré des menaces de mort sur les réseaux sociaux.
Il se fait appeler "Imad Tintin" sur les réseaux sociaux. Cet Algérien de 31 ans est lui aussi visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Trois demandes de laissez-passer consulaires ont été faites auprès de l'Algérie en vue de son expulsion, mais aucune réponse positive.
Des profils prônant la violence contre les opposants au régime d'Alger se sont multipliés ces derniers jours sur les réseaux sociaux
Sur le réseau social X, c'est l'activiste politique Chawki Benzehra, opposé au régime algérien et réfugié en France, qui interpelle le ministre de l'Intérieur sur les vidéos de cet influenceur, publiés sur la plateforme TikTok. Dans ses vidéos, l'influenceur appellerait à violer, brûler et tuer tout individu qui s'opposerait au régime algérien.
Comme "Zazou Youssef", ces propos sont vus par des milliers de personnes. Ce dernier est suivi par plus de 70.000 abonnés sur son compte TikTok désormais supprimé. L'une de ses vidéos cumule plus de 800.000 vues. Chawki Benzehra affirme aussi avoir été menacé dans ses vidéos. Il a déposé plainte vendredi à Lyon contre Imad Tintin pour menaces de mort matérialisées par écrit, image ou tout autre objet, commises en raison de la race, de l'ethnie, de la nationalité ou de la religion.
Depuis qu'il a révélé les propos de L'activiste politique dit recevoir de nombreux messages haineux : "Par message sur les réseaux sociaux, ce sont des insultes, des menaces. Ce qui est inquiétant, c'est que ça vient de France. Avant, ça venait beaucoup plus d'Algérie, mais là ce sont des gens qui sont ici", explique-t-il.
Selon Chawki Benzehra, des profils similaires à ces deux influenceurs prônant la violence contre les opposants au régime d'Alger se sont multipliés ces derniers jours sur les réseaux sociaux, notamment depuis les concessions accordées par la France au Maroc sur le Sahara occidental et l'affaire Boualem Sansal.
Dans la soirée, le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, a annoncé que la garde à vue de l'influenceur "Imad Tintin" a été prolongée. Arrêté le 3 janvier vers 19h30 à Échirolles, il avait été placé en garde à vue pour des faits de menaces de mort matérialisées par écrit, image ou autre objet commises en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion. Les faits reprochés à l'influenceur ont été requalifiés en provocation directe à un acte de terrorisme commise au moyen d'un service de communication au public en ligne. La peine encourue est de sept ans de réclusion et 100.000 euros d'amende.
