Dominique Tapie criblée de dettes après la mort de son mari Bernard : «Je n’avais pas de quoi acheter une pierre tombale»

Dominique Tapie
Dominique Tapie a plus de 640 millions d'euros de dettes © Thomas COEX / AFP
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Solène Delinger , modifié à
Dans une interview accordée à nos confrères de "Paris Match" jeudi 16 mars 2023, Dominique Tapie, la veuve de Bernard Tapie, révèle avoir hérité de 640 millions d'euros de dettes à la mort de l'homme d'affaires. Elle confie qu'elle n'avait même "pas de quoi acheter une pierre tombale" pour son époux. 

Dominique Tapie, d'ordinaire très discrète, a décidé de sortir de sa réserve à l'occasion de la sortie, mercredi 22 mars 2023, de son livre intitulé Bernard, la fureur de vivre. La veuve de Bernard Tapie y évoque la vie très agitée de l'homme d'affaires décédé en octobre 2021, ses nombreuses maîtresses et ses affaires judiciaires. 

"On a coupé toutes mes cartes de crédit"

Interviewée par nos confrères de Paris Match pour parler de son ouvrage, Dominique Tapie s'est confiée sans filtre sur la montagne de dettes que lui a laissées son époux. "Je me suis retrouvée, du jour au lendemain, sans rien, en liquidation personnelle", explique celle qui n'est protégée par aucun contrat de mariage et qui dépend donc du régime de la communauté. "Je n'avais pas de quoi acheter la pierre tombale. On a coupé toutes mes cartes de crédit. On m'a même coupé le téléphone !"

Dominique Tapie contrainte de déménager de son hôtel particulier rue des Saints-Pères

Dominique Tapie paie les pots cassés de l'affaire du Crédit lyonnais. Bernard Tapie avait été soupçonné d'avoir "manipulé" un arbitrage qui devait solder son litige avec la banque française concernant la vente d'Adidas en février 1993. "Un mois avant qu'il ne parte, je le revois faire ses comptes. Il avait calculé qu'en vendant ses actifs, il pourrait totalement rembourser ce qui lui avait été alloué lors de l'arbitrage, ce qui a d'ailleurs été le cas", explique Dominique Tapie dans les colonnes de Paris Match. La veuve de Bernard Tapie a été contrainte de déménager de l'hôtel particulier de la rue des Saints-Pères, à Paris, pour éponger une partie de ses dettes. Bernard Tapie et elle possédaient cet hôtel depuis 35 ans. 

La veuve de Bernard Tapie peut compter sur l'aide de Jean-Louis Borloo

"Quand vous avez chaque jour dans votre boîte aux lettres des factures d'impayés et des dizaines de lettres recommandées, ce n'est pas évident…", confie Dominique Tapie qui dit survivre grâce à la moitié de la retraite de député de son mari, soit environ 600 euros, mais surtout grâce à la générosité de ses proches. Son ami, l'ancien ministre Jean-Louis Borloo, l'a aidée à se reloger.  "Je ne sais pas ce que je ferais sans eux" reconnaît-elle. "Dans mon malheur, j'ai beaucoup de chance."

"Il était très patriote, français jusqu'au bout des ongles"

Dominique Tapie l'assure : elle n'en veut pas à son époux. "Le problème, c'est qu'il avait trop confiance en lui et en la justice", estime-t-elle. Bernard Tapie avait essayé de la rassurer avant de mourir : "Je n'avais de cesse de demander à Bernard ce qui se passerait quand il ne serait plus là. Il me disait de ne pas m'en faire, que la seule chose que voulaient les juges, c'était sa peau, qu'une fois qu'ils l'auraient, ils me lâcheraient".

La veuve de Bernard Tapie finit par mettre les choses au clair concernant les accusations d'évasion fiscale visant son mari : "Il n'y en a jamais eu ! Absolument tout ce que possédait Bernard était en France", assure-t-elle. "Je lui avais suggéré, à un moment, que nous partions vivre ailleurs. Ça a été hors de question. Il était très patriote, français jusqu'au bout des ongles".