Xavier Couture 1280
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M.B. et G.V. (infographie) , modifié à
TÉLÉVISION - Pour l'ancien PDG de Canal+, les menaces de fermeture brandies par l'industriel breton à la tête de Vivendi mettent en péril la relation commerciale du groupe à ses abonnés.
INTERVIEW

Le groupe Canal+ est-il menacé de disparition ? C'est ce qu'a sous-entendu son patron, Vincent Bolloré. L'industriel a évoqué jeudi un risque de "faillite" de la société, dont les chaînes payantes en France accumulent les pertes financières. "Si les pertes continuent, il y a un moment où il faudra arrêter le robinet, parce que Vivendi ne pourra pas apporter de l'argent indéfiniment à Canal+", a précisé le président du conseil de surveillance de Vivendi.

"Une drôle de manière de s'exprimer". Pour Xavier Couture, ancien PDG et président du directoire de Canal+ de 2002 à 2003, c'est là une "drôle de manière de s'exprimer". "Je reconnais que c'est assez violent, je suis extrêmement surpris", a t-il déclaré vendredi au micro d'Europe midi. "J'entends le discours industriel et financier : on perd 400 millions d'euros, il y a plus d'un milliard de pertes, il faut faire quelque chose. Mais il y a aussi un discours commercial, une relation au client et au salarié." Pour l'ancien PDG, c'est précisément cette relation qui est mise à mal en brandissant la menace d'une fermeture.

Rapprochement avec beIN. Sous l'impulsion de Vincent Bolloré, Canal a déjà commencé à réduire drastiquement ses dépenses, notamment les frais engagés pour couvrir le Festival de Cannes. Mais la concurrence de la chaîne beIN sur l'émission d'événements sportifs porte un coup sévère au groupe. Vincent Bolloré souhaiterait donc se rapprocher de beIN. "Il n'y a aucun rapprochement capitalistique à ce stade", a précisé Xavier Couture. "[Ce serait] une exclusivité de distribution de beIN sur Canal Sat." Mais comme l'explique l'ancien PDG, "cette exclusivité de tout le sport sur une seule plateforme pourrait poser problème" à l'Autorité de la concurrence.