Violence et réseaux sociaux : la série «Adolescence» pourra être diffusée en classe, indique Élisabeth Borne
Ces extraits de la minisérie, déjà montrée dans les collèges et lycées britanniques, sont "très représentatifs de la violence qui peut exister chez des jeunes", et pourront être visionnés "avec un accompagnement pédagogique à partir de la classe de quatrième", a précisé dimanche Élisabeth Borne.
La série britannique "Adolescence", qui traite des ravages sur les jeunes des contenus masculinistes des réseaux sociaux, va être proposée comme support pédagogique à partir de la quatrième, a indiqué dimanche la ministre de l'Education Élisabeth Borne.
Interrogée sur LCI, elle a expliqué que le producteur de la série diffusée sur Netflix "nous a ouvert les droits" et que le ministère de l'Education nationale allait donc "proposer cinq séquences pédagogiques aux jeunes à partir de cette série".
Sensibilisation et accompagnement
Ces extraits de la minisérie, déjà montrée dans les collèges et lycées britanniques, sont "très représentatifs de la violence qui peut exister chez des jeunes", et pourront être visionnés "avec un accompagnement pédagogique à partir de la classe de quatrième", a précisé dimanche Élisabeth Borne.
Outre Manche, Downing Street avait déclaré fin mars que la série serait diffusée dans les collèges et des lycées britanniques pour susciter le débat et tenter d'"empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie".
De tels supports entendent participer à la sensibilisation au problème de la "surexposition aux écrans et de la banalisation de la violence sur ces réseaux sociaux" ainsi que de la propagation de thèses dites masculinistes, des sphères misogynes qui prônent de la violence sur les femmes, argumente Élisabeth Borne.
Idéologie masculiniste dénoncée
La série raconte l'histoire d'un adolescent britannique de 13 ans, arrêté dans sa petite ville anglaise et accusé d'avoir poignardé à mort l'une de ses camarades.
Des interrogatoires au poste de police à sa confrontation avec une psychologue, chaque épisode décortique la plongée des enquêteurs dans cette idéologie masculiniste et la manière dont elle a pu influencer le jeune Jamie, ainsi que la sidération de son entourage, et l'impuissance de beaucoup d'adultes face à l'impact de réseaux sociaux qu'ils méconnaissent largement.
Interrogée par ailleurs sur le problème de l'antisémitisme à l'école après des tags dans une école primaire au Havre, Élisabeth Borne a souligné que son ministère allait "actualiser le guide pour nos chefs d'établissement et pour nos professeurs, pour réagir aux nouvelles formes de l'antisémitisme". Elle a évoqué les "refus d'enseignement" ou "l'antisionisme qui devient de l'antisémitisme". Des tags à caractère antisémite ont été découverts jeudi dernier sur des murs d'une école primaire du Havre et une enquête a été ouverte.