Une accusatrice de Georges Tron à la télé pendant le procès : sa défense saisit le CSA

Georges Tron est actuellement jugé aux assises de Bobigny.
Georges Tron est actuellement jugé aux assises de Bobigny. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
La défense de Georges Tron demande le report de la diffusion d'un sujet d'"Envoyé spécial" prévue jeudi soir, auquel participe une des plaignantes, à l'issue du procès qui se tient en ce moment.

La défense de l'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron, jugé pour viols en réunion, a annoncé jeudi avoir saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour dénoncer la diffusion en plein procès d'un sujet d'Envoyé spécial auquel participe une des plaignantes. Le sujet, nommé "Un maire aux assises : celle qui accuse", doit être diffusé jeudi soir sur France 2. "C'est l'histoire d'une descente aux enfers, après un dépôt de plainte. L'histoire que vivent la plupart de celles qui osent parler et se dire victimes d'une agression sexuelle, comme Virginie Ettel", est-il écrit dans une présentation sur le site de la chaîne de télévision.

Demande de report de la diffusion.Virginie Ettel est l'une des deux accusatrices de l'ex-secrétaire d'Etat à la Fonction publique et maire en exercice de Draveil, dans l'Essonne, jugé depuis mardi devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis. Son interrogatoire se tenait jeudi. Georges Tron est accusé par deux anciennes employées municipales de viols et agressions sexuelles avec la participation de son ex-adjointe à la Culture, Brigitte Gruel. Tous deux clament leur innocence. Son avocat Me Eric Dupond-Moretti a lu à l'audience une lettre adressée au gendarme de l'audiovisuel demandant de différer la diffusion du sujet "après l'issue du procès", qui doit durer jusqu'au 22 décembre.

 

Atteinte à la présomption d’innocence. "La diffusion d'un tel documentaire, réalisé quelques jours avant l'audience, et qui ne semble que collecter des éléments visant à porter atteinte à la présomption d'innocence de notre client (...) constitue une atteinte particulièrement grave à cette présomption, et apparaît susceptible d'influencer largement les débats de justice", estime-t-il. "La justice ne se rend pas dans les médias", a aussi tweeté son associé Me Antoine Vey, en diffusant une copie de la lettre. Jeudi matin, Me Frank Natali, l'avocat de Brigitte Gruel, avait dit qu'il trouvait "honteux qu'une émission d'Envoyé spécial passe en plein pendant le procès". La défense des deux accusés a indiqué avoir refusé de participer à l'émission.