Temps de parole de Macron : le chef du service politique de TF1 répond à la polémique

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Manon Fossat
Ce mercredi soir, Emmanuel Macron doit aborder, dans un entretien de deux heures déjà enregistré, le bilan de son quinquennat. Invités de Culture Médias, les deux journalistes de TF1 Darius Rochebin et Audrey Crespo-Mara, qui ont mené cette interview, ainsi que le chef du service politique TF1/LCI, Adrien Gindre, sont revenus sur la polémique autour du temps de parole du chef de l'Etat.

Emmanuel Macron répondra aux questions de Darius Rochebin et Audrey Crespo-Mara mercredi soir à 21 heures, au cours d'un entretien de deux heures. Cette interview, réalisée dimanche à la salle des fêtes de l'Élysée, sera diffusée dans les conditions du direct. Invités de Culture Médias mercredi, avec le chef du service politique TF1/LCI, Adrien Gindre et les deux journalistes sont revenus sur cette émission politique Emmanuel Macron : où va la France? qui fait déjà énormément parler depuis son annonce, diffusée il y a 72 heures. 

En discussion depuis des mois avec l'Élysée

Après l'annonce de cet entretien, Valérie Pécresse a en effet saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel pour dénoncer la longue prise de parole du chef de l'Etat, pas encore officiellement candidat à l'élection présidentielle. D'autres responsables politiques comme Yannick Jadot et Fabien Roussel ont également pris la même initiative. Au micro de Philippe Vandel, Adrien Gindre a tenu à mettre les choses au clair quant à la position de la chaîne. 

"Ca fait un an et demi que l'on travaille sur ce projet et des mois que l'on a des discussions avec l'Elysée. Et la proposition, il se trouve qu'elle est bien venue de TF1", a-t-il posé. "Il y avait une réflexion de Darius Rochebin pour un projet sur la chaîne Histoire et une réflexion de notre côté. On a évoqué plusieurs formats d'émissions possibles et ça fait plusieurs semaines en réalité qu'on sait qu'on va proposer une interview avec Audrey et Darius. Donc, ce n'est pas une demande d'Emmanuel Macron, c'est bien une demande de TF1", a-t-il poursuivi.

"33% du temps de parole pour l'exécutif"

Pour Adrien Gindre, il n'y a pas de débat sur cette question de saisie du CSA. "La parole du président de la République, ce soir sur TF1, va bien évidemment être décompté dans les temps de parole que l'on remet au CSA en fin de trimestre. Il y a un fonctionnement très simple dans les règles actuelles : sur l'ensemble du temps diffusé sur nos antennes, 33% sont pour l'exécutif. Donc la parole d'Emmanuel Macron va tomber de ce quota là", a précisé le chef du service politique de TF1/LCI.

 

"Il a d'une certaine manière ce crédit là qu'il a le droit d'utiliser comme ses ministres. Et les partis politiques ont droit à 66% de la parole. Ce sont les règles du CSA : un tiers-deux tiers. Et nous respectons ça", a-t-il détaillé avant d'expliquer que bon nombre de responsables politiques ont justement été invités ces dernières semaines, à commencer par Yannick Jadot et Valérie Pécresse. Ils sont d'ailleurs également conviés ce mercredi soir sur le plateau, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon, qui avait accepté de participer avant de finalement y renoncer. 

La "tradition" de l'interview de fin de mandat

Face aux accusations de la candidate LR sur le temps de parole accordé à Emmanuel Macron, Adrien Gindre a également tenu à faire "un point sémantique". "Valérie Pécresse parle d'égalité. L'égalité, ça existe et c'est les quinze derniers jours avant le premier tour de la présidentielle. Donc en période d'égalité, on appliquera l'égalité. Là, on applique l'équité. Et il se trouve que l'équité impose des temps de parole différents entre les formations politiques et leur poids respectif", a-t-il tenu à préciser. 

 

Des propos appuyés par la journaliste Audrey Crespo-Mara. "Ce n'est pas une nouveauté. L'interview d'un président de la République en fin de mandat, c'est une tradition. Nicolas Sarkozy, en janvier 2012, avait accordé une longue interview diffusée sur huit chaînes. Et ça n'avait pas fait polémique", a-t-elle soulevé. 

Ce mercredi soir à 21 heures, le chef de l'État commentera des images d'archives de sa présidence, des gilets jaunes jusqu'à l'affaire Benalla.