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Tiffany Fillon , modifié à
Dans la longue liste des chaînes de la TNT, LCI (canal 26) cherche à se rapprocher de ses concurrentes, BFMTV et Cnews. Dans "Culture médias", Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe TF1, a défendu mardi la mise en place d'un "bloc info" sur la TNT. 
INTERVIEW

Le 9 août, les chaînes France 4 et France Ô vont disparaître de la TNT, laissant libres les canaux 14 et 19. Un bouleversement qui attire les chaînes d'information LCI, actuellement diffusée sur le canal 26 de la TNT, et France info (canal 27). Leur objectif est clair : se rapprocher des canaux 15 et 16, correspondants aux chaînes concurrentes BFMTV et Cnews. Pourquoi une telle volonté de la part de LCI ? Invité dans Culture médias mardi, Thierry Thuillier, directeur de l’information du groupe TF1, qui chapeaute les rédactions de TF1 et LCI, a expliqué pourquoi il défend "cette position du bloc info". 

Ce regroupement de chaînes d'information en continu existe déjà, par la biais des box où "les Français ont, grâce aux fournisseurs d'accès à Internet (Orange, Bouygues etc.), accès à un bloc info", estime-t-il. Selon Thierry Thuillier, ce rapprochement de LCI permettra de mettre ce pool de chaînes encore plus en valeur, "dans un contexte de forte demande d'information vérifiée, sérieuse et anti-fake news" de la part des téléspectateurs. 

Vers la haute définition

Thierry Thuillier promet également que ce "bloc info" ouvrira la voie vers le passage de LCI en haute définition (HD). "C'est un investissement mais aussi un engagement de TF1 dans l'information, parce qu'on va investir dans la technologie pour améliorer le service aux téléspectateurs", précise-t-il. S'il est exaucé, le souhait du directeur de l'information de LCI ne devrait pas pour autant bouleverser la liste des chaînes de la TNT. "On ne demande pas une inversion de l'ordre mais on parle d'un regroupement", explique Thierry Thuillier. 

Quand ce changement sera-t-il mis en place ? Selon le magazine Challenges, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) n'interviendra pas avant le 1er trimestre 2021, car "il faut laisser passer le délai de préemption du gouvernement", donnant le droit à l'État de s'approprier un canal disponible. 

"Le CSA à la manœuvre" 

"Nous avons adressé un courrier au CSA pour nous rendre disponible dans des discussions qui auront lieu quand le CSA le souhaitera", affirme Thierry Thuillier, ajoutant que "le CSA sera à la manœuvre" et "sera maître des horloges et des décisions". "À ma connaissance, le CSA ne s'est jamais engagé à donner des fréquences au mois d'août 2020", poursuit-il. "C'est une décision suffisamment sérieuse pour qu'elle soit documentée. Il y a besoin d'avoir des études d'impact et des analyses."

Du côté de la concurrence, Alain Weill, patron d'Altice France (BFM TV, RMC, Libération etc.), estime que ce changement mettrait à mal les audiences de BFMTV. Mais Thierry Thuillier, lui, garde sa position. "La concurrence dans nos métiers est saine, il ne faut pas en avoir peur", réagit-il.