Microsoft a décidé de faire confiance à l'intelligence artificielle pour alimenter son portail d'actualité msn.com. 1:09
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Martin Cangelosi, Ugo Pascolo
Le géant de l'informatique a décidé de licencier 77 journalistes en charge de trier des articles et de les mettre en avant sur la page d'accueil du site msn.com. Un choix qui n'est pas sans risque, puisque ces robots, déjà utilisés par Google, ont montré à plusieurs reprises qu'ils étaient faillibles. 

Un robot peut-il remplacer l'Homme pour traiter l'actualité ? C'est en tout cas ce que pense Microsoft. La firme vient de renvoyer 77 journalistes au Royaume-Uni et aux États-Unis qui étaient en charge de trier des articles du monde entier pour offrir aux internautes une information fiable et pertinente sur la page d'accueil du site msn.com.

"L'intelligence artificielle m'a piqué mon travail"

"J'ai passé mon temps à lire des articles sur la façon dont l'automatisation et l'intelligence artificielle allaient prendre nos jobs, et maintenant j'y suis, l'intelligence artificielle m'a piqué mon travail", a réagi auprès du Guardian l'un des concernés, qui sera prié de rester chez lui dès le mois prochain.

"Nous évaluons régulièrement notre activité, cela peut entraîner un investissement accru dans certaines branches, et de temps en temps, un redéploiement sur d'autres" a pour sa part indiqué un porte-parole de Microsoft, qui s'est également empressé de préciser que cette décision n'était pas "liée à la pandémie actuelle" du coronavirus

Des robots faillibles

Le géant de l'informatique n'est pas le premier à privilégier l'intelligence artificielle à l'humain, puisque Google a été mis en place un système similaire pour son portail Google actu. Si la plupart du temps, les choses se passent bien, il y a eu quelques loupés avec la mise en avant d'articles provenant de sites d'informations douteux, voire carrément des fake news, quand ce ne sont pas des contenus à caractère violent ou sexuel qui ont été sélectionnés par les machines.

Des couacs qui ne font visiblement pas peur à Microsoft, contrairement aux journalistes qui doivent suivre (encore pour un mois) des règles des stricts dans la sélection des articles à mettre en avant. Comme le pointe le site spécialisé Numerama, leur rôle n'est "pas de faire du remplissage mais de proposer des contenus intéressants, appropriés et variés, pour couvrir l’information et les sujets d’actualité de manière globale". 

Vers des licenciements dans d'autres médias ?

Mais ce n'est pas le seul problème que pose l'intelligence artificielle. Basant leur "travail" notamment sur le nombre de clics et la popularité, les algorithmes sont moins à même de "mettre en exergue un petit média qui proposerait un article enrichissant, plutôt que de tourner en boucle avec des mastodontes du secteur", poursuit Numerama. Une mauvaise nouvelle pour des petits titres qui peinent parfois à survivre dans un secteur en crise. De là à dire que ces robots pourraient donc mettre au chômage de nombreux autres journalistes, il n'y a qu'un pas.