Miss France : TF1 et Endemol condamnés pour avoir filmé deux candidates seins nus en 2018

Les magistrats ont retenu que les plaignantes étaient identifiables et qu'aucune autorisation n'avait été donnée (Illustration)
Les magistrats ont retenu que les plaignantes étaient identifiables et qu'aucune autorisation n'avait été donnée (Illustration) © AFP
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avec AFP
Deux finalistes du concours Miss France 2019 ont fait condamner TF1 et la société de production Endemol mardi pour la diffusion le 15 décembre 2018 de leur poitrine dénudée, dans les coulisses lors d'un changement de costumes.

Deux finalistes du concours Miss France 2019 ont fait condamner TF1 et la société de production Endemol mardi pour la diffusion en direct pendant la cérémonie de leur poitrine dénudée, dans les coulisses lors d'un changement de costumes, a-t-on appris mercredi.

 

Les deux entreprises ont été condamnées à verser 40.000 euros à chacune des plaignantes (miss Aquitaine et miss Corse), au titre notamment du droit à l'image, du droit au respect à la vie privée et du préjudice moral, selon les jugements du tribunal judiciaire de Lille dont l'AFP a eu connaissance.

Une diffusion en direct en 2018

Les magistrats ont retenu que les plaignantes étaient identifiables et qu'aucune autorisation n'avait été donnée concernant le fait de filmer l'intimité de leurs corps. Selon leurs avocates, Catherine Laforêt et Violaine de Filippis, par ailleurs porte-parole de l'association Osez le féminisme, une caméra avait été installée par la société de production dans les vestiaires "sans qu'elles en soient informées".

"Ces décisions de justice sont importantes dans la mesure où elles permettent de rappeler que le corps des candidates, et des femmes en général, n'est pas une marchandise à la disposition des sociétés de production", ont-elles relevé dans un communiqué.

 

"Les images captées (...) ont fait l'objet d'une diffusion en direct le 15 décembre 2018 sur la chaîne de télévision TF1 devant près de 8 millions de téléspectateurs, ainsi que sur les supports numériques de la chaîne, notamment sur la plate-forme digitale MY TF1", ont souligné les avocates, ajoutant qu'elle "continuent, encore aujourd'hui, de circuler notamment sur des sites pornographiques".

Contactées par l'AFP, la chaîne TF1 et la société de production Endemol n'étaient pas en mesure de réagir en milieu d'après-midi.