25 euros par mois pour les abonnés... et 100 millions l'année pour les fournisseurs d'accès à internet. Mediapro, qui débarque cet été dans le paysage audiovisuel français avec sa chaîne "Téléfoot" dédiée à la Ligue 1 et la Ligue 2 de football, semble avoir fixé ses prix pour les abonnés et les FAI. Si Orange, Bouygues, SFR ou Free souhaitent avoir Téléfoot sur leur box internet, ils vont donc devoir sortir un gros chèque, selon les infos du magazine économique Capital, qui rapporte des négociations très compliquées avec le groupe sino-espagnol.
Les opérateurs réticents
Et les opérateurs seraient pour le moment réticents à sortir 100 millions pour diffuser le foot français. Surtout que d'autres formats sont à l'étude comme cela a déjà été entrepris par le passé en rémunérant "Téléfoot" en fonction du nombre d’abonnés qu'apporte la chaîne. Difficile d'imaginer pour Orange où Bouygues payer la somme en avance et voir à la fin que cela n’attire aucun abonné supplémentaire sur leur box. Si le désaccord persiste, Mediapro pourrait donc ne pas être disponible via les FAI, ce qui serait un handicap commercial important.
Jaume Roures et Mediapro réfléchissent à l'idée de diffuser la chaîne via un site internet payant. Une stratégie très risquée car la chaîne perdrait en visibilité puisque plus de trois quarts des Français regardent la télé via leur box.
Mediapro joue très gros
À moins de trois mois du lancement de Téléfoot, Mediapro n’a pas le droit à l’erreur. Le groupe sino-espagnol a déboursé le chiffre record de 780 millions par an pour diffuser le meilleur du foot français, en Ligue 1 et en Ligue 2. Il faut aussi ajouter ce que le groupe va devoir donner à TF1 (environ 5 millions d'euros selon L'Equipe). La chaîne du groupe Bouygues produira une grosse partie des émissions et "prêtera" ses consultants Bixente Lizarazu et Grégoire Margotton.
Officiellement, la chaîne vise 3,5 millions d’abonnés pour être à l'équilibre. Mais cet objectif paraît ambitieux : à titre d'exemple, les matches de Ligue 1 sur Canal + atteignent au mieux deux millions de téléspectateurs (par exemple, le PSG-OM d'octobre 2019 avait rassemblé 1,88 million de personnes).