M6 sera "le pivot de la consolidation" des médias en France, a déclaré mardi son patron au Figaro, alors que le groupe de télévisions et de radios fait l'objet de toutes les convoitises. Son actionnaire RTL Group est en effet prêt à s'en séparer. "L'analyse, que nous partageons avec notre actionnaire, est qu'il faut être fort, soit au niveau mondial, soit au niveau local. Si le marché français ne se consolide pas à brève échéance, il sera bientôt laminé par les plateformes comme Netflix ou Amazon", a ajouté le président du directoire dans un entretien au quotidien.
Selon lui, M6 devrait naturellement jouer ce rôle de pivot "par sa taille et ses succès". Nicolas de Tavernost s'est en revanche déclaré "farouchement opposé" à un démantèlement du groupe propriétaire des chaînes de télévision M6, W9, 6ter et Gulli et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio. Plusieurs poids lourds des médias et des télécoms (TF1, Vivendi, Altice) pourraient être intéressés par un partage des actifs.
"Le modèle M6 délivre de bons résultats, crise ou pas crise"
Le groupe M6 a, en outre, publié mardi un chiffre d'affaires annuel en baisse de 12,5% en 2020, à l'issue d'un exercice marqué par de fortes audiences pour la télévision mais des recettes publicitaires en recul (-11,5%). Il a cependant dégagé un bénéfice net en hausse de 61% à 277 millions d'euros, dont 123 millions d'euros de plus-values liées à des cessions d'actifs.
En télévision, le groupe dit avoir compensé la quasi-totalité de la chute d'activité grâce à de nombreuses économies. "En 2020, nos résultats sont très proches de ceux de 2019, qui étaient déjà à un niveau historique. Cela démontre que le modèle M6 délivre de façon constante de bons résultats, crise ou pas crise", a commenté le patron du groupe, qui prévoit toutefois un premier trimestre 2021 "difficile".