Problèmes techniques, blagues douteuses... Le lancement de la chaîne Le Live de Webedia tourne au fiasco

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Benjamin Delsol, édité par Séverine Mermilliod
Lundi, Europe 1 annonçait le lancement de la chaîne Le Live, imaginé par le groupe Webedia. Mais tout ne s'est pas passé comme sur des roulettes : des problèmes techniques, des propos déplacés, la chaîne bannie de Twitch... Le lancement n'a pas fait l'unanimité sur les réseaux sociaux, au contraire.

"C’est le projet phare du groupe", comme l’expliquait Véronique Morali, la présidente du groupe Webedia, dans les colonnes du JDDLe Live, c’est une chaîne web à destination des jeunes qui réunit à la fois la crème des Youtubeurs et des stars venues de la télé traditionnelle. Avec au programme, des émissions qui se succèdent tous les jours de 17h à minuit. Soit 50 heures de direct diffusées chaque semaine sur tous les réseaux : YouTube, Facebook, Instagram, Twitch, Snapchat, Twitter, TikTok, Dailymotion… Mais son lancement, lundi 3 février, ne s'est pas réellement passé comme prévu... 

Propos douteux, bugs techniques... la chaîne déjà bannie de Twitch

Lundi soir, à 18h et quelques, l'humoriste Kevin Razy, venu de Canal+ et désormais à la tête d’une émission quotidienne de deux heures, a lancé les hostilités, entouré de tous les animateurs. Puis il a invité les spectateurs à réagir en live sur les réseaux. C’est le principe même de la chaîne. Mais rapidement tout s’est compliqué.

Alors que jusqu'à 15.000 spectateurs assistaient en simultané à l'émission derrière leurs écrans d’ordinateurs ou de smartphones, des problèmes techniques, des propos déplacés, des blagues un poil douteuses… Les réseaux sociaux se sont retrouvés inondés, tout au long de la soirée, de tweets et commentaires catastrophiques, écrits par des centaines de spectateurs visiblement pas convaincus par le projet.

Puis, 4 heures seulement après avoir été lancée, la chaîne Le Live a carrément été bannie de Twitch, la plateforme américaine de streaming préférée des joueurs de jeux vidéos, et sa diffusion interrompue, lorsque l’animateur a cité le "N-word", c'est-à-dire le mot "nigger" - "nègre"" en français. Un mot que certains disent chez nous, entre potes, sans savoir ce qu’il signifie réellement. En France, et dans la bouche de Kevin Razy, "nigga", c’est cool. Mais aux Etats-Unis, et notamment sur la plateforme, "nigger" fait partie des mots interdits. Quand il est détecté, l’utilisateur est banni, ce qui est donc arrivé lundi. Même si évidemment, pour l’animateur, il n’y avait aucune connotation raciste derrière ça. 

La presse critique, Webedia reconnaît un lancement "loin d'être parfait"

Et ce lancement a aussi été beaucoup commenté dans la presse, critiqué surtout. Le Parisien a titré sur "le lancement chaotique", 20 Minutes considère que "Le Live plante son lancement, entre soucis techniques et blagues douteuses", et Le Point en remet une couche avec "le lancement de la web télé tourne à la Berezina". Contacté par Le Parisien, le groupe Webedia reconnaît que le lancement est "loin d'être parfait". Et d’ajouter sur les réseaux sociaux : "On a eu 2, 3 soucis mais que ceux qui n’ont jamais bugué en lançant un projet de cette envergure nous jettent la première pierre !".

Mardi, dès 17h, comme prévu, Le Live s’est rallumé. Les émissions en direct ont repris sur toutes les plateformes, sauf Twitch, presque comme si de rien n’était. "Hier on a lancé la chaîne Le Live. On l'a lancée un peu en galère, il y a eu des problèmes techniques, le son était en décalé...", a ironisé Kevin Razy au début de son émission. "Moi, le soir même après l'émission, j'étais lessivé, je suis allé dormir direct. Le lendemain en me réveillant, je regarde les messages de mes potes, j'avais l'impression que j'étais décédé."

Mais Le Live est bien vivant. En revanche, toutes les vidéos du premier jour et du lancement ont été supprimées des différentes plateformes où elles étaient censées pouvoir être visibles en replay. Quoi qu’il en soit, Le Live aura évidemment le temps de s’installer. Parce que finalement ce n’est pas comme à la télé. 

>> Le lancement du live a également été décrypté par Paul Lahcène dans le pressing sur Europe 1 :