L'association "Osez le féminisme" attaque Miss France en justice

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Louise Bernard avec Alexis Patri , modifié à
Très critique du principe de concours de beauté et des critères de sélection des candidates, l'association "Osez le féminisme" a décidé de mener une action aux Prud’hommes pour violation du droit du travail contre Miss France. L'association fonde sa plainte sur plusieurs éléments relatifs au non-respect du droit du travail.

Le concours Miss France a-t-il encore lieu d'être au 21e siècle ? Pas selon "Osez le féminisme" qui proteste chaque année à l'approche du concours. L'association féministe a, cette fois, décidé d'aller plus loin, en menant une action aux Prud’hommes pour violation du droit du travail. "Osez le féminisme" fonde sa plainte sur plusieurs éléments : participer au concours reviendrait à travailler, or les candidates ne sont pas rémunérées, n’ont pas de contrats de travail. Le règlement comporterait des clauses discriminatoires qui constitueraient une discrimination à l'embauche, selon l'association.

"Il est temps que la télévision ne soit plus le reflet d'une société sexiste"

"Osez le féminisme" pointe notamment plusieurs des critères retenus par Miss France pour pouvoir participer à son concours de beauté : faire 1,70m au minimum, ne pas porter de tatouages ou de piercing, ne pas avoir eu d'enfant, être ou avoir été mariée.  

L'association réclame que les jeunes femmes participant au concours soient reconnues comme salariées et que les pratiques discriminantes cessent. "Il est temps qu'enfin la télévision ne soit plus le reflet d'une société sexiste qui promeut la culture du viol et la femme objet", écrit "Osez le féminisme" dans son communiqué.

Genevard "attend les féministes sur des sujets plus importants"

Sur Europe 1, mardi midi, la vice-présidente LR de l'Assemblée nationale, Anne Genevard, a fustigé ce combat, dans lequel elle "ne [se] reconnaît guère". "Les féministes, nous les attendons sur des sujets autrement plus importants, que sont la liberté des femmes, empêchées d'accéder au savoir, à l'espace public, sur le voilement des fillettes, toutes ces libertés fondamentales qui sont aujourd'hui l'objet d'attaques." La parlementaire Les Républicains "aurait voulu entendre les féministes sur l'affaire Mila, par exemple, où elles ont joint leur voix à ceux qui condamnaient le blasphème. Je ne crois pas que lutter contre le concours de Miss France soit de première priorité pour les libertés des femmes."