Gisèle Halimi 1:29
  • Copié
, avec Hélène Terzian
L'avocate et militante féministe Gisèle Halimi est morte mardi à l'âge de 93 ans. Sur Europe 1, la porte-parole d'Osez le féminisme, Céline Piques, rend hommage à une figure qui a "transmis une ténacité face à l'adversité", au travers des différents combats qu'elle a menés.

Elle se définissait comme "avocate irrespectueuse" : la figure du féminisme Gisèle Halimi s'est éteinte mardi, à 93 ans. La classe politique a unanimement rendu hommage à cette "grande combattante de d'émancipation des femmes", selon Emmanuel Macron, mais une question demeure : quel héritage féministe laisse-t-elle derrière elle ? Sur Europe 1, Céline Piques, porte-parole d'Osez le féminisme, salue une personnalité qui a "tenu bon" malgré les insultes et les menaces.

Les "réactions violentes" contre Halimi

"Elle a transmis une ténacité face à l'adversité", raconte Céline Piques, qui se rappelle des réactions "nombreuses" et "extrêmement violentes contre elle" dans les années 1970. En 1972, Gisèle Halimi avait ainsi défendu une mineure jugée pour avoir avorté à la suite d’un viol, dans le procès de Bobigny.

"Gisèle Halimi était insultée et menacée et elle a toujours tenu bon. C'est ça dont on peut essayer de s'inspirer aujourd'hui dans nos luttes féministes", explique la militante, qui évoque également le procès d'Aix, en 1978, lors duquel l'avocate défend deux lesbiennes violées et torturées.

Un parallèle avec les combats d'aujourd'hui

Le parallèle dressé par Céline Piques entre les combats de Gisèle Halimi dans les années 1970 et les luttes actuelles ne s'arrête pas là. "Elle refusait un statu quo qui lui semblait injuste et elle a lutté pour gagner des batailles décisives", poursuit la responsable associative.

"Sa ténacité et sa brillance intellectuelle peuvent nous nourrir aujourd'hui dans nos luttes et nos combats, alors que nous sommes nous aussi attaquées ou vilipendées." Des brimades dont sont notamment victimes les figures de la génération #MeToo "par un certain nombre de misogynes qui propagent encore la culture du viol, qu'elle dénonçait déjà il y a 40 ans".