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Cyril Lacarrière et Alexandre Homar, édité par Romain David
Diffusé lundi à 21h05, ce documentaire se consacre aux années que l'homme d'affaires a passées dans le monde du sport, et notamment comme propriétaire de l'Olympique de Marseille.
INTERVIEW

La chaîne L’Équipe diffuse lundi soir un documentaire consacré à l’un des grands acteurs du sport français des années 1980 et 1990, Bernard Tapie, sous le titre L’affranchi, un titre qui en dit long sur ce personnage haut en couleurs, qui aura marqué autant le sport que les médias. "On a appelé ce documentaire L’affranchi, parce que lorsque l’on fait le fil de sa vie, on a l’impression que Bernard Tapie s’est affranchi de tous les codes de son époque", explique l'un des deux réalisateurs, Sébastien Tarrago. "Au début des années 1980, il parlait d’argent comme personne ne parlait d’argent. […] Bien sûr, on peut dire aussi qu’il s’est affranchi de certains codes dans le sport, puisqu'il a été condamné à de la prison dans l’affaire OM-Valenciennes, même si lui n’a jamais reconnu sa culpabilité et continue de dire qu’il était innocent."

Bernard Tapie, coupable ou innocent dans l'affaire VA-OM ? À chacun de se faire son opinion, mais à entendre ceux qui l’ont côtoyé et qui ont été interrogés pour ce documentaire, une chose semble sûre : le bonhomme avait du charisme. "Sa personnalité est fascinante, envoûtante. Avec un homme comme ça, vous avez l’impression que rien ne peut vous arriver", rapporte Jean-Pierre Bernès, qui était le directeur général de l’Olympique de Marseille du temps de la splendeur… puis de la chute du club. "C’est un homme comme vous n’en rencontrez qu’un dans une vie." On apprend dans L’affranchi que Jean-Pierre Bernès et Bernard Tapie ne s’était pas revus depuis la fin de l’affaire VA-OM, et qu’il se sont justement retrouvés la veille du témoignage de Jean-Pierre Bernès pour ce documentaire. 

Une personnalité qui divise

D’autres, en revanche, racontent dans ce film avoir été franchement agacés par Bernard Tapie. C’est le cas du coureur cycliste Greg LeMond, de l’ancien gardien de l’OM Pascal Olmeta ou de Basile Boli, le buteur de la finale de la Ligue des champions en 1993. "Il m’énervait à mourir. Il était chiant, il te bousillait ta concentration en pleine mi-temps. Alors que le coach n’avait pas fini de parler, il arrivait pour le traiter de tous les noms", raconte l’ancien défenseur. "J’ai pris des engueulades... Il prenait individuellement deux ou trois joueurs et les insultait comme s’il avait été dans la rue à Montreuil ou à Bagnolet." 

"C’est un homme qui divise, comme beaucoup de gens qui ont marqué leur temps", abonde Sébastien Tarrago. "Pour certains, Bernard Tapie restera inévitablement associé à l’affaire VA-OM, mais pour d’autres, Bernard Tapie c’est la victoire en Ligue des champions de l’OM, et les grandes heures du club phocéen", relève le co-réalisateur. "C’est aussi le vélo. Dans le cyclisme, il gagne le Tour de France en tant que sponsor avec Bernard Hinault et Greg LeMond. C’était un patron très présent, qui s’impliquait auprès des joueurs et des coureurs."

Si Bernard Tapie n’intervient pas dans le documentaire, la soirée se conclut par une interview de l’homme d’affaires, qui se bat toujours aujourd’hui contre la maladie. Dans cet entretien d’une demi-heure, diffusé sans montage, Bernard Tapie assure vouloir montrer l’exemple à ceux qui se battent contre le cancer, et ne manque pas de monter sur ses grands chevaux aussitôt que Sébastien Tarrago l’interroge sur l’affaire VA-OM. Pour tout découvrir, rendez-vous lundi, à 21h05, sur la chaîne L’Équipe.