Jean-Pierre Bernès dans "Face aux auditeurs" sur Europe 1 (1280x640) Europe 1 3:57
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L’ancien directeur général de l’OM, devenu agent de joueurs, raconte comment l’affaire VA-OM l’a profondément marqué.

Même si Jean-Pierre Bernès est aujourd’hui devenu un agent de joueurs qui compte sur le marché du football mondial, son nom reste associé à l’un des plus grands scandales de l’histoire du football français. En 1993, lors de l’affaire VA-OM, il était directeur général du club phocéen, bras droit de Bernard Tapie, et avait participé à la tentative de corruption de trois joueurs valenciennois. Il avait reconnu les faits et avait été condamné à deux mois de prison avec sursis et 5.000 francs d’amende (750 euros environ) deux ans plus tard.

"Ça a été une période très difficile dans ma vie, une période qui m'a beaucoup, beaucoup marqué, et qui me marque encore", a confié l’actuel agent de joueurs dans l’émission Face aux auditeurs sur Europe 1. "C'est quelque chose qui m'a beaucoup touché. Si je suis entré dans le football, ce n'était pas pour vivre de tels moments. On a fait une erreur, l'avantage, c'est que je l'ai assumée, je n'ai aucun problème avec ça, j'ai reconnu l'erreur que j'avais faite."

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Je voulais démontrer que l'image que j'avais donnée à ce moment-là ne correspondait pas à ce que je suis

Six ans après l’affaire VA-OM, Jean-Pierre Bernès est devenu agent de joueurs, un métier dont il est devenu aujourd’hui l’une des références, avec notamment Didier Deschamps comme client. "Dans ma famille, ça a été compliqué de dire que j'allais revenir dans le football, tout le monde avait souffert de ça", a-t-il reconnu. "Mais je voulais démontrer que l'image que j'avais donnée à ce moment-là ne correspondait pas à ce que je suis. Et je pense que depuis vingt ans, je ne me suis pas trop mal débrouillé, pour être devenu un agent important. Je l'ai fait par mon travail et pour moi, c'est une grande réussite personnelle."

De cette affaire, et des journées passées en détention provisoire, Jean-Pierre Bernès a tiré une leçon de vie. "Je rencontre souvent des gens qui connaissent des difficultés, ma fille est étudiante en médecine, elle me dit : 'papa, quand tu sors du centre médical, il y a des gens qui souffrent’. Je suis quelqu'un de très affectif, de très sensible et, quand les gens sont en difficulté, j'aime me rapprocher d'eux et j'aime leur dire : 'Moi aussi, j'ai été en difficulté', mais si on croit en notre étoile, on peut rebondir."

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Je pense qu'on sort plus fort de ça, mais je m'en serais bien passé

Même s’il a aujourd’hui réussi à s’imposer à nouveau dans le football, Jean-Pierre Bernès confie conserver une cicatrice de cet épisode. "Je pense qu'on sort plus fort de ça, mais je m'en serais bien passé, j'aurais moins fait souffrir ma famille. (…) Aujourd'hui, je suis respecté, je vais partout, je suis auditionné à l'Assemblée nationale, au Sénat. Tout est passé au niveau médiatique, publique, mais intérieurement, c'est une plaie que j'ai à vie, et cette plaie, personne ne me l'enlèvera. C’est une cicatrice à moitié ouverte, à moitié fermée, elle est là."

S’il a accepté de revenir en toute franchise sur cette affaire VA-OM, Jean-Pierre Bernès a en revanche refusé de revenir sur les accusations portées le mois dernier par Marc Fratani, ex-collaborateur de Bernard Tapie, qu’il accuse notamment d’avoir essayé d’acheter un arbitre lors d’un PSG-OM. "Trente ans après, parler des trucs, ça ne m’intéresse pas. C'est un passage de ma vie que j'ai complètement occulté et je n'ai pas envie de répondre à ça."