La chaîne CNews reçoit deux mises en demeure de l'Arcom

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Louise Bernard, avec Alexis Patri
L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a transmis deux mises en demeure à la chaîne du groupe Canal+ CNews. En cause, des propos polémiques tenus par le chroniqueur Ivan Rioufol en février dernier et ceux tenus par l'infectiologue contesté Christian Perronne en novembre dernier.

Des propos faux (et non-contredits) sur la Seconde Guerre mondiale et le Covid-19. CNews a reçu vendredi deux mises en demeure par l’Arcom (ex-CSA) en raison de propos tenus sur son antenne. Les mises en demeure sont des avertissements transmis par le gendarme de l'audiovisuel, avant d'éventuelles sanctions. La première mise en demeure concerne une séquence diffusée en février dernier dans l'émission de Pascal Praud L'heure des pros

Ivan Rioufol, chroniqueur régulier de l'émission, avait alors tenu des propos polémiques sur le ghetto de Varsovie. Il avait affirmé que "quand le ghetto de Varsovie a été créé en 1940, c'était […] un lieu de contaminés […], c'était un lieu hygiéniste, c'était un lieu qui était fait pour préserver du typhus", ce qui est une fausse affirmation.

L'Arcom souligne qu'il existe "un consensus au sein de la communauté scientifique pour considérer que les raisons sanitaires mises en avant par l’Allemagne nazie […] étaient un prétexte visant au regroupement des Juifs, première étape de leur extermination."

"Manquement à l'obligation d'honnêteté et de rigueur de l'information" et "défaut de maîtrise de l'antenne"

CNews a donc été mise en demeure pour "manquement à l'obligation d'honnêteté et de rigueur de l'information", mais aussi pour "défaut de maîtrise de l'antenne", car personne en plateau n'avait corrigé les propos du chroniqueur.

Personne n'avait réagi non plus lors de la deuxième séquence qui a valu une deuxième mise en demeure à CNews. C'était en novembre dernier. L'infectiologue contesté Christian Perronne avait déclaré au sujet du Covid-19 : "Il n'y a pas de cinquième vague […], l'épidémie est quasiment terminée en France". Un propos à l'opposé de la réalité sanitaire du pays à ce moment-là.