Cécile Grès a témoigné dans le documentaire de Marie Portolano. 3:12
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invitée de Philippe Vandel, jeudi sur Europe 1, la journaliste de France Télévisions, qui témoigne dans le documentaire de Marie Portolano sur le harcèlement dont font l'objet les femmes dans les rédactions sportives, a salué une "prise de conscience globale", refusant que le débat soit accaparé par "l'affaire" Pierre Ménès. 
INTERVIEW

"Je ne parlerais pas de crise, je parlerais de révolution". Comme toutes et tous ses collègues des rédactions sportives, Cécile Grès, l'une des femmes qui témoignent dans le documentaire de Marie Portolano intitulé Je ne suis pas une salope, je suis journaliste, diffusé le week-end dernier sur Canal+, a vu les réactions et polémiques se multiplier cette semaine. "Je trouve que ce documentaire est d'utilité publique, et qu'il y aura un 'avant' et un 'après'", témoigne-t-elle au micro de Philippe Vandel, sur Europe 1. 

"Penser à celles qui ne peuvent pas parler"

Journaliste spécialiste du rugby pour France Télévisions, Cécile Grès se dit "très fière" d'avoir pu raconter le sexisme dont elle a fait l'objet au cours de sa carrière. "Mais j'ai envie de penser aussi à celles qui ne parlent pas, qui ne peuvent pas parler, toutes celles qui sont dans les coulisses, dans des métiers plus techniques, moins visibles et audibles", ajoute-t-elle. 

Et de poursuivre, optimiste : "Je pense qu'il y a une prise de conscience globale, grâce à ce documentaire, qui a permis à certains, qui n'en avaient pas conscience, de réaliser qu'on vit dans un milieu parfois difficile quand on est une femme, puisqu'on est en minorité." 

L'affaire Ménès, "ce n'est pas le sujet"

Interrogée sur les scènes du documentaire coupées au montage à la demande de Canal+ pour protéger le chroniqueur du Canal Football Club Pierre Ménès, Cécile Grès précise que son interview n'a, elle, fait l'objet d'aucune censure. "J'ai trouvé que le rendu était très fidèle à ce qu'on s'était dit avec Marie Portolano", assure-t-elle. 

Quant à la défense du principal intéressé, qui a tenté de s'excuser sur le plateau de Cyril Hanouna, la journaliste préfère "ne pas en parler, parce que ce n'est pas le sujet". "Oui, il s'inclut dans un système qui l'a autorisé à se comporter comme il s'est comporté, oui il est symbolique d'un système, mais ce documentaire n'est pas sur lui." Et d'exhorter : "J'espère qu'on ne va pas en retenir que ça."