Documentaire sur l'excision sur France 2 : "On essaye de comprendre sans juger"

"Ce film n'est pas larmoyant, il n'est pas glauque", rappelle mardi Nathalie Ansellem.
"Ce film n'est pas larmoyant, il n'est pas glauque", rappelle mardi Nathalie Ansellem. © Europe 1
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C.O. , modifié à
La présentatrice du magazine Infrarouge, Marie Drucker et Nathalie Ansellem, co-réalisatrice du documentaire "Excision, le plaisir interdit", diffusé sur France 2, ont expliqué pourquoi elles avaient souhaité parler de ce sujet délicat qu'est l'excision.
INTERVIEW

Les mutilations sexuelles touchent 65 millions de femmes dans le monde "dont environ 60.000 en France". "Je dis environ, car il y a des femmes qui ne le savent pas, car elles ont été excisées lorsqu'elles avaient 4 mois, 6 mois et elles n'en gardent pas le souvenir. Parfois elles mettent une vie à le découvrir". Mardi, au micro de Philippe Vandel, dans Village Médias sur Europe 1, Marie Drucker a rappelé ce qu'était l'excision, cette mutilation génitale sujet d'un documentaire diffusé dans son magazine Infrarouge, mardi soir sur France 2 : Excision, le plaisir interdit. Il faut bien comprendre que lorsque l'on prive les femmes de leur clitoris, on les prive du plaisir mais on engendre également des choses extrêmement graves. Ce sont des femmes qui ont des règles très douloureuses, des grossesses et des accouchements parfois épouvantables. C'est extrêmement grave, c'est un crime", précise la journaliste.

Le projet de Mireille Darc. C'est la comédienne et réalisatrice Mireille Darc, disparue en août, qui a réalisé en partie ce documentaire. "Elle en a eu l'idée à la suite d'une rencontre avec un professeur, le docteur Foldes. Il lui a expliqué ce qu'était l'excision dans le détail et surtout il lui a dit qu'il y avait une réparation possible", rappelle Nathalie Ansellem, la co-réalisatrice, invitée elle aussi sur Europe 1. "Ce film n'est pas larmoyant, il n'est pas glauque. La force du film, c'est que l'on explique pourquoi l'excision existe et on essaye de comprendre sans juger".

"Elle voulait aller jusqu'au bout du film". Et pour comprendre, Mireille Darc a recueilli de nombreux témoignages de femmes victimes d'excision."Elle n'allait pas voir les gens avec une liste de question. Elles les écoutaient, elle les faisait parler et elle était directe. Et la force de ces témoignages sont liés à sa personnalité. Elle était ouverte, elle était à l'écoute", souligne Nathalie Ansellem. Mireille Darc a également réalisé la voix off : "Elle était déjà très fatiguée. C'était au mois de mars, on est allé chez elle avec un ingénieur du son. Elle était là, elle nous attendait à 6h du matin alors qu'on enregistrait à 8h. Elle voulait aller au bout de ce film, pour elle, c'était très important."