Deux procédures de droits d'alerte lancées chez Canal+, où la crise sociale s'aggrave

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Les syndicats de Canal+ ont lancé deux droits d'alerte © Martin BUREAU / AFP
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Antoine Genton, avec Alexis Patri , modifié à
Les tensions s'accumulent entre les salariés de Canal+, particulièrement ceux du service des sports, et la direction. Le site d'information "Les Jours" révèle que des élus du personnel ont lancé la semaine dernière deux procédures de droits d'alerte. Elles pourraient à terme déboucher sur des enquêtes.

"Sanctions injustifiées", "répression", "dérives autoritaires"... Depuis plusieurs mois, syndicats et salariés de Canal+ alertent sur la situation de très fortes tensions sociales au sein du groupe, particulièrement entre les journalistes du service des sports et la direction. Et la situation ne semble pas s'améliorer. Le site d'information Les Jours révèle en effet que des élus du personnel ont déclenché la semaine dernière deux procédures de droits d'alerte. Une procédure rarissime chez Canal+ : c'est la deuxième fois en 37 ans qu'elle est déclenchée.

"Danger grave et imminent" et "atteinte à la liberté individuelle"

Et cette fois-ci, la procédure est double. Le premier droit d'alerte est lancé pour "danger grave et imminent", ce qui entraîne une enquête de l'inspection du travail. En cause, selon les élus du personnel, la dégradation des conditions de travail au sein de la rédaction de la chaîne cryptée. Les représentants des salariés expliquent que ces derniers ont peur d'être licenciés à tout moment et sans raison valable.

Le second droit d'alerte est déclenché pour "atteinte à la liberté individuelle". Il concerne le texte de soutien à l'humoriste Sébastien Thoenaprès son licenciement. Un texte signé en interne par une centaine de journalistes et de consultants. Ce second droit d'alerte peut entraîner une saisine du juge des prud'hommes. La direction de la chaîne cryptée n'a pour l'instant pas réagi publiquement.