Le premier syndicat de journalistes dénonce la "répression" chez Canal+

Des salariés de Canal+ avaient apporté leur soutien à Stéphane Guy, le commentateur licencié pour avoir apporté son soutien à Sébastien Thoen.
Des salariés de Canal+ avaient apporté leur soutien à Stéphane Guy, le commentateur licencié pour avoir apporté son soutien à Sébastien Thoen. © Thomas COEX / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon le site Les Jours, trois pigistes de Canal+ ont été licenciés pour avoir apporté leur soutien à l'humoriste Sébastien Thoen, lui-même écarté pour une parodie visant CNews. Le syndicat national des journalistes (SNJ) a condamné la "répression" à l'œuvre au sein du groupe contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré. 

Le syndicat national des journalistes (SNJ) a dénoncé mercredi la "répression" à l'œuvre selon lui chez Canal+, où trois pigistes ont été licenciés pour avoir apporté leur soutien à l'humoriste Sébastien Thoen, selon le site Les Jours. Mardi, le média en ligne a affirmé que trois journalistes pigistes de la rédaction des sports de Canal+ "ont été virés lundi" pour avoir signé un texte de soutien à Sébastien Thoen. Lui-même a été renvoyé pour une parodie visant CNews, la chaîne info du groupe, dont la maison mère Vivendi est contrôlée par le milliardaire Vincent Bolloré. Contactée par l'AFP, la direction de Canal+ n'a pas souhaité faire de commentaires.

Signé par 150 salariés, le texte de soutien incriminé, publié par la Société des journalistes de la chaîne cryptée, revendiquait un attachement à "la liberté d'expression, de caricature ou de parodie". A la veille de Noël, le commentateur Stéphane Guy avait également été débarqué, après 23 ans de maison, pour avoir rendu hommage à l'antenne à l'humoriste.

"Une honte pour l'audiovisuel français" 

Pour le SNJ, "ces sanctions ont clairement pour objectif de mettre au pas des journalistes, à un moment où notre profession subit par ailleurs une crise économique profonde et une vague d'attaques sociales sans précédent". "Cette répression initiée par les dirigeants du groupe Canal+ et leur actionnaire principal est une honte pour l'audiovisuel français", ajoute la première organisation de la profession. 

Le syndicat exprime en outre "son inquiétude pour d'autres rédactions, comme celle d'Europe 1 (propriété de Lagardère, ndlr), qui pourraient prochainement passer sous le contrôle de Vincent Bolloré". Dans ce contexte, "les pouvoirs publics" doivent "réaffirmer (dans les discours mais aussi dans les actes) que (...) la liberté d'expression et l'indépendance des rédactions doivent être garanties", estime le syndicat.