Deux semaines après le coup de tonnerre du renconfinement, le bilan est net : les chaînes se sont très vite adaptées à cette nouvelle donne et la télévision tire son épingle du jeu, face notamment aux plateformes de streaming. Le journaliste media Parisien- Aujourd’hui en France Benoît Daragon détaille dans Culture Médias les raisons de cette réussite.
Retrouvez toute l’actu médias dans notre newsletter quotidienne
Recevez chaque jour à 13h les principales infos médias du jour dans votre boîte mail. Un rendez-vous incontournable pour être au point sur l’actu, les audiences télé de la veille et faire un point sur les programmes à ne pas manquer.
Moins de déprogrammation, plus de transformations
Alors que la télévision avait massivement arrêté le tournage, et parfois même la diffusion de ses programmes lors du premier confinement, le passage au reconfinement s'est fait de manière beaucoup plus fluide. "Ce confinement est plus light, y compris à la télévision", confirme Benoît Aragon. Seul Un si grand soleila été cette fois déprogrammé, pour finalement revenir aussi vite.
"La grand chance de la télévision cette fois-ci, c'est qu'elle peut tourner", explique le journaliste média. Mais les programmes qui reprennent les tournages malgré le reconfinement sont soumis à de nouvelles règles. "The Voice reprend vendredi ces tournages, il n'y aura pas de public", révèle-t-il. Reste la question du masque, que la télévision refuse d'imposer sur ses plateaux, "par peur d'envoyer un message anxiogène", selon Benoît Daragon, qui regrette ce choix.
Le choix du bouleversement, une exception France Télévisions
Les chaînes publiques font figure d'exception avec leur choix de bousculer leur grille de programmes. Même si le changement reste moins important qu'en mars. France 2 a ainsi adopté une nouvelle deuxième partie de soirée quotidienne, avec 6 à la maison. L'émission qui fait vivre la culture avait été lancée en quelques jours après l'annonce du couvre-feu, et se maintient au moins jusqu'à la levée du deuxième confinement.
"Une des rares nouvelles émissions de ce confinement", comme l'observe Benoît Daragon, qui s'ajoute à la case cinéma créée par France Télévision. Chaque soir, l'une des chaînes du groupe propose un film. "Pendant le premier confinement, la case de 14h proposait beaucoup de comédies des années 1970", se souvient le journaliste. "Ce qui est intéressant en ce moment, c'est que c'est du cinéma récent, ce qui est assez apprécié des téléspectateurs".
>> LIRE AUSSI - Médias : la publicité dégringole à cause du coronavirus
Un média de plus en plus sollicité
Et la télévision semble, de manière générale, de plus en plus appréciée des Français. Ils la regardent en moyenne 11 minutes de plus depuis un mois. "La télévision crée des interactions sociales", avance le journaliste Benoît Daragon. "Tout le monde regarde Koh Lanta en même temps, en échangeant en direct des messages sur le programme avec des amis".
Mais les chiffres d'audience, en hausse, sont aussi partiellement un trompe-l'œil. "Il y a aussi l'effet heure d'hiver : les gens regardent plus la télé quand les jours raccourcissent", rappelle le journaliste média. De plus, on ignore si les Français, qui passent plus de temps devant leurs écrans, privilégient davantage la télévision traditionnelle ou sa concurrence, car les plateformes de streaming ne communiquent pas sur le volume de visionnage de leurs programmes.